Category: Solukhumbu



Dudh Kund Pokhari

Les photos peuvent être élargies en cliquant dessus

Du 13  au 27 Mai 2016

Impressions Générales

Cette aventure dans les montagnes avait quelques ambitions:

  • partir de Khanbari, la grande ville du district du Sankuwasabha au Nord Est du Népal, pour joindre le Solu afin de revenir à Kathmandu par Salleri en jeep.
  • Faire une ou deux escapades, selon nos formes physiques, vers le Kongde et vers Dudh Kund pour tenter l’ascension d’un petit 6000.

Mais il faut pour cela accumuler les nombreuses montées : 13 877 mètres cumulés, plus de 44 tours Eiffel  et descentes, parfois vertigineuses, que compte ce trek. Nous avions négligé les efforts qu’il faudrait déployer pour entrer dans le Solukhumbu, au coeur du Pays Sherpa.

Le beau temps ne sera pas toujours au rendez-vous et la pluie nous empêchera de bénéficier, parfois, des beaux panoramas.

Porter la tente, le brûleur, l’essence et la nourriture sur tous le trajet est payer un lourd tribu pour trois petit jours d’autonomie. La liberté n’a pas de prix et nous serons récompensés par les paysages grandioses de Dudh Kund. Les nuages de basse altitude condamneront malheureusement toute tentative d’ascension. Partie remise!

Les nombreuses forêts de rhododendrons traversées laissent augurer un spectacle multicolore au printemps. Cette période est à privilégier sans hésitation!

Pour autant, ces 15 jours nous auront permis de découvrir de magnifiques villages, hors des grandes routes, dans des conditions sommaires parfois, mais toujours accueillis avec de larges sourires et ce sens de l’hospitalité des gens qui ne connaissent pas le superflu.

Préparation:

Sur Google Earth, avec Lonely Planet et Voyage Forum. Une question n’a pas reçu de réponse: comment aller vers le camp de base du Kongde reste un mystère à élucider. Avis aux amateurs!

Les sacs sont moins chargés que d’habitude car nous prenons un minimum de nourriture (2.25Kg). Nous comptons nous ravitailler au plus proche des segments où nous serons en autonomie complète. Nous ne trouverons pas de fromage dans les différentes boutiques. Il faudra se contenter des soupes chinoises aux nouilles et de biscuits.

15.6 Kg pour moi et 9.5 Kg pour Sylvie, incluant la tente Easton 1Kg qui fera des siennes après la tempête de neige sur Camp 1: elle a bien tenu mais les attaches sur le double toit se sont toutes décollées avec l’humidité le lendemain à Dudh Kund! Vice de fabrication! On verra comment réagit le revendeur… (08/2016 : retournée réparée avec les pièces décollées cousues). Nous aurions du renoncer à aller plus loin avec un temps plus clément!

Réchaud MSR XGK EX: La pompe a été remplacée suite à la panne d’octobre 2015 à 5473 m d’altitude.  avec 500ml d’essence donnés à Khandbari (attention, il faut descendre à Tumlingtar pour acheter de l’essence).

Finira-t-on par trouver du matériel fiable? Les prix élevés et les marques ne semblent pas être la panacée.

Matelas: Thermarest Néoair XLIT – très utiles

Sacs de couchage: Valandré Bloody Mary

Accès et Budget

Oman Air est le mieux-disant et le moins-disant cette année avec un aller retour pour 475€ (jusqu’où ira-t-on!) avec un bon service et des escales courtes.

Vol intérieur pour Tumlingtar avec Yeti Airlines à 123 USD l’aller simple. Sans problème. Retour sur Kathmandu de Phaplu en jeep. 11 heures de route, 1500Rs/personne. Départ à 5h30. Achat des places la veille dans le lodge proche de l’aéroport. La route est fort belle sur une bonne part du trajet. On arrive (on doit partir aussi du même endroit) au point 27.718078 85.347132 , proche de l’aéroport et du Buddhanath. Conseil: acheter 1 place supplémentaire pour éviter d’être à 4 sur une banquette de 3.

Moins de 900€ dépensés sur 30 jours, souvenirs compris. Compter entre 1500 et 4000Rs par jour à deux. Les prix indiqués dans le journal de bord seront généralement donnés pour deux personnes.

Situation

Situation trek Khandbari Phaplu

Agenda

agenda trek Khandbari Phaplu

Evolution de l’Altitude

altitude distance trek Khandbari Phaplu

Altitude à l’Etape

altitude soir trek Khandbari Phaplu

Dénivelés par jour
dénivelés jour trek Khandbari Phaplu

Cette année, les dénivelés cumulés quotidiens sont calculés à partir de la trace du GPS.  En effet, la difficulté principale de ce trek réside dans les montées et descentes importantes nécessaires au franchissement des vallées pour se rendre dans le Solu.

Tracés et points GPS:

Les tracés, réglés à un point tous les 30m pour éviter la saturation de la mémoire, sont en libre accès sur Wikiloc, avec quelques points significatifs, indiqués dans le livre de bord . L’ensemble des points GPS est donné sur une feuille Excel dans la rubrique Tableurs / Spreadsheets Excel

Le nouveau GPS Garmin Etrex 10 est formidable. Il consomme moins de piles que le précédent: un jeu tous les 5-6 jours environ. Il se raccorde à l’ordi pour copier les tracés et les waypoints. Finies les fastidieuses copies manuelles, chiffre par chiffre, avec le petit joystick exaspérant.

Les points de la feuille excel ont été corrigés après le trek, lorsque cela était nécessaire. Les distances entre points sont par contre approximatives. Les distances quotidiennes sont, elles, exactes. Enfin, et comme d’habitude, les chemins empruntés ne sont pas obligatoirement les meilleurs. Ils peuvent changer avec le temps, les éboulements et la construction de nouvelles routes. Chacun reste responsable de son itinéraire.

A signaler:

  • La nouvelle route nous a fait passer par un col imprévu après Kattike Ghat. Il doit être possible de le contourner en prenant la vallée d’Irkhuwa comme l’indique la carte.
  • Nous avons volontairement évité le centre de Bung en le contournant par la droite.
  • Nous avons suivi la carte en allant de Panggom à Taksindu par Bupsa. C’est une grosse erreur car cet itinéraire nécessite une demi journée supplémentaire de marche en montée. Sauf d’aller à Lukla, il faut descendre directement vers Karikhola à partir de Panggom. Le chemin est physiquement bien visible de loin, mais pas sur la carte (Jiri Pikey Peak 1:125 000).

Journal de Bord:

Vendredi 13 Mai, de Khandbari à Chalise (970m) wp K14

Levé 5h15, t=21°c, départ 7h15, Arrivée 17h, 22km en 9h45, cumul ascension 1160 m, cumul descente 1398 m

Solu 2016 descente vers l'Arun

Ce n’est pas si simple de sortir d’une ville à pied, même avec le GPS. Nos amis de Khandbari nous ont bien proposé de nous mettre sur le bon chemin. Mais c’est une question de fierté… Nous voulons surtout nous évader au petit matin pour marcher le plus possible sans pluie. Après quelques hésitations, nous entamons la grande descente vers l’Arun. Nous rejoignons une piste qui doit lier Tumlingtar à l’amont de l’Arun, sur la berge opposée à Kattike, juste avant le pont de singe qui relie à ce village. Solu 2016 joli maison vers Kattike

Nous traversons de très beaux villages et il n’est pas rare de trouver de petits restaurants. Il commence à tomber une pluie fine vers 9h30 qui s’arrête assez rapidement. Le chemin est agréable et nous déjeunons à Kattike, de l’autre côté de l’Arun. Nous y apprenons qu’il y aurait 3 jeeps par jour jusqu’à Ghote bazar (aller simple à 500 Rs?). Les seules jeeps que nous voyons ont le capot grand ouvert et semblent avoir rendu l’âme. On ne sait d’ailleurs pas d’où elles viennent. Nous continuons à pied et, comme toujours lorsqu’une route vient d’être ouverte, la piste est difficile à trouver. Suivre la route reviendrait à faire des détours considérables.Solu 2016 rizière vers Chalise

Nous franchissons un col imprévu à 928m. Nous n’avons pas trouvé d’alternative, celle notamment qui était réputée suivre les cours de l’Arun puis de l’Irkuwa khola. Nous nous arrêtons à Chalise. La première maison, à l’entrée du petit village, nous offre l’hospitalité. Il n’y a pas de guesthouse par ici. Nous faisons une toilette sommaire avec le petit tuyau d’eau souffreteux, dans le jardin, au diable notre stupide pudeur! Et ce soir, ce sera bien sûr dalbath. (800Rs avec la nuitée et thé tibétain)

Solu 2016 incontournable dalbath à Chalise       Solu 2016 proprio de Chalise

Samedi 14 Mai, de Chalise à Tendo (1372 m)

Levé 5h30, t=20°c, départ 6h30, Arrivée 17h, 16.5km en 10h30, cumul ascension 1194 m, cumul descente 617 m

Solu 2016 vers Tendo

Il a plu une bonne partie de la nuit et ce n’est qu’au lever du jour que le tambourinement des gouttes sur les tôles du toit s’est tu. Il fait beau au lever. Nous avons droit au thé tibétain pour le petit déjeuner et nous finissons les restes de la veille: bananes et rootis. Le chemin monte d’abord régulièrement. Il faut prendre garde à couper la nouvelle route aux bons moments pour éviter les rallonges interminables.Nous arrivons assez vite au village qui précède Gothe bazar, Tabutar. C’est en fait le terminus actuel des véhicules à 4 roues. Nous sommes heureux de quitter cette sorte de civilisation. Il y a une guesthouse sympathique à Gothe bazar, c’est la première depuis Kattike. Après Gothe bazar, la voie se rétrécie pour devenir un étroit chemin. Nous nous arrêtons plusieurs fois pour prendre un thé ou un jus de mangue dans des petits estaminets.Solu 2016 vers Tendo 3Solu 2016 vers Tendo 2Solu 2016 vers Tendo 4

Nous arrivons à Tendo sous un déluge de pluie. Heureusement, nous trouvons une bonne âme pour nous accueillir car il n’y a pas de guesthouse dans ce village.

Dimanche 15 Mai, de Tendo à Djobari (2215 m) wp62

Levé 5h50, t=18°c, départ 7h10, Arrivée 12h, 4.2km en 4h50, cumul ascension 931 m, cumul descente 75 m

Solu 2016 vers Djobari 1

Il a plu toute la nuit et il pleut toujours au réveil. Nous ne nous hâtons pas. De plus, nous sommes lessivés par les deux jours de marche précédents. La pluie s’arrête pendant le petit déjeuner (thé et biscuits). Nous mettons moins d’une heure et demi pour rejoindre Phedi où il y a deux lodges à l’entrée du village. Nous ne prenons pas la précaution de remplir nos gourdes d’eau avant la grande montée et nous devrons quémander un litre d’eau dans une maison isolée. Nous arrivons à Djobari fort tôt mais nous décidons de prendre du repos dans un petit lodge dont il faut retrouver le propriétaire avant de pouvoir s’installer. Nous nous récompensons des efforts de la matinée avec une bière et des biscuits en guise de déjeuner.

L’école est en reconstruction juste à côté du lodge. Les dégâts sont probablement une conséquence du tremblement de terre d’Avril 2015. Beaucoup de maisons sont endommagées, cadenassées ou en reconstruction sur la route. Les villageois remontent la charpente pendant que les enfants suivent leurs cours dans un bâtiment provisoire. La classe est perturbée par notre arrivée et nous nous transformons en distraction locale et improvisée.Solu 2016 vers Djobari 2Solu 2016 vers Djobari 3

Lundi 16 Mai, de Djobari à Salpa (3357m) wp67

Levé 5h40, t=15°c, départ 7h20, Arrivée 15h45, 8.4 km en 8h30, cumul ascension 1394 m, cumul descente 247 m

Solu 2016 vers Salpa 1

Premier changement de pile pour le GPS. Il fait plutôt beau ce matin et nous prenons notre temps pour le petit déjeuner de thé et biscuits achetés au magasin du lodge. Je paie 1800Rs pour l’ensemble nuit, bière, dalbath avec esprit de pomme, biscuits, jus de mangue et thés.

Le village s’étend en hauteur et nous découvrons un autre lodge, plus centré, avec un vrai restaurant. Nous ne trouverons plus de point d’eau courante jusque Salpa. En effet, nous passons par des crêtes et la terre devient sablonneuse.

Solu 2016 vers Salpa 3

A mi chemin (lieu dit Kharka sur la carte), nous dévions sur la droite, selon les conseils de plusieurs passants et contre l’indication du GPS. Cette déviation nous fait passer par le lac alors que la carte prévoit qu’il est en retrait de la voie principale. Celle-ci a peut-être disparue dans un éboulement? Un orage nous surprend au début de la déviation et nous avons juste le temps de nous protéger dans une cabane-étable. Nous hésitons entre revenir vers le village abandonné qui précède ou tenter notre chance vers le lac pour camper, à moins d’un kilomètre théoriquement. Nous traversons une impressionnante forêt de rhododendrons. Certains sont encore en fleurs. Le spectacle doit être magique au printemps.

Nous n’avons plus qu’un litre d’eau et nous découvrons, à la place du lac, une cuvette totalement sèche sur un lit sablonneux avec quelques cabanes WP65. Il est presque 15h. Impossible de rester. Un passant nous indique que Salpa est juste de l’autre côté d’un col presque vertical. Nous voilà repartis. Contre les indications du GPS, le lac se trouve de l’autre côté du col, atteint en une demi heure. Il est encaissé et n’offre aucun panorama. Des ouvriers travaillent à l’aménagement de ses berges sacrées. Il est envahi par les brumes et ne donne pas envie d’y établir un campement.

Solu 2016 vers Salpa 4 Solu 2016 vers Salpa 5

Nous découvrons Salpa, assis sur une crête. Le village semble abandonné et il n’y a pas davantage d’eau courante. Salpa semble avoir pour vocation unique d’accueillir les pèlerins. Il y a heureusement une bâtisse ouverte. La propriétaire nous offre le gite dans une remise très sommaire où s’entasseront des porteurs et sa famille au cours de la nuit.

Mardi 17 Mai, de Salpa à Gudel (1975 m) wp70

Levé 5h45, t=6°c, départ 7h15, Arrivée 15h45, 14.7 km en 8h30, cumul ascension 337 m, cumul descente 1691 mSolu 2016 vers Gudel

 

La nuit a été entrecoupée d’arrivées bruyantes de porteurs. Nous avons renoncé aux blanquettes, franchement poisseuses. La propriétaire qui reste une femme d’affaire malgré la crasse ambiante nous réclame 1800Rs dont 1200Rs pour le dalbath!

Alertés par des sons plus ou moins concordants, nous assistons au petit matin à une procession partant du grand gompa face au lodge, conduite par un jeune homme coiffé de plumes et soi-disant en transe. Peu importe! Je suis surpris de voir les pèlerins le prendre en vidéo et en photos. Je ne fais rien d’autre. Vive la religiosité lorsqu’elle n’incite ni à la haine ni à la violence!

Il n’a pas été question de la moindre toilette à Salpa et nous nous arrêtons près d’un torrent pour nous laver et faire une petite lessive. wp68. Le soleil est de la partie pour notre bonheur. Ce versant est aussi très bucolique, tapissé de rhododendrons.

Solu 2016 vers Gudel 2

Solu 2016 vers Gudel 1

Un panneau rouillé indique Sanam et une habitante nous recommande de poursuivre la route dans cette direction. Nous préférons continuer par la vallée pour éviter un nouveau col, inutile. Le chemin de la vallée est moins emprunté et plus difficile à suivre. Le temps reste beau jusque 14h30, au moment où un chilien nous double comme un bolide. C’est notre premier trekkeur en 4 jours et même le premier depuis que nous sommes dans le Makalu.

L’orage arrive pendant que nous devisons. Les panchos, fréquemment utilisés jusque là, sont inutiles du fait des bourrasques de vent. Il est bien temps d’arriver à Gudel avant d’être trempés. Le lodge qui s’offre à nous, Kopila Guesthouse, est d’une propreté remarquable. Du jamais vu!

 

Mercredi 18 Mai de Gudel à Khiraule (2539 m) wp72

Levé 5h30, t=14°c, départ 6h40, Arrivée 17h30, 9.4 km en 10h50, cumul ascension 1264 m, cumul descente 712 m

Solu 2016 vers Kiraule 5

Tout a bien commencé avec un petit déjeuner digne du Khumbu. Sylvie est frappée brutalement par une tourista alors que nous avons à peine entamé la descente. Nous nous arrêtons en urgence. Le rythme de la marche s’en ressentira dans la journée. Nous attaquons le versant opposé en abandonnant le chemin principal pour éviter le centre de Gudel en déviant franchement sur la gauche. La traversée des petits hameaux est fort sympathique mais le chemin se perd souvent dans les terrasses des champs. Nous demandons plusieurs fois notre direction aux habitants, un peu surpris de nous voir passer là…

Solu 2016 vers Kiraule 1Solu 2016 vers Kiraule 4

Nous nous arrêtons dans un lodge superbe, aux bois cirés pour le déjeuner Panch Pokhari Lodge wp71 . Nous prenons notre temps (1h30) pour bien apprécier ces lieux luxueux. Nous sommes loin des haltes sommaires du Makalu. Nous reprenons notre interminable montée vers Khiraule. lentement et en goûtant la tranquillité et le charme bucolique de la région. Un petit paradis s’ouvre à nous et nous nous arrêtons plus souvent que pour récupérer notre souffle, pour profiter de ce que nous offre le chemin.

C’est fort tard que nous arrivons au lodge indiqué à plusieurs reprises par les habitants. Il jouxte un temple au temenos circulaire, composé de manis et bordé de grands pins. Magnifique!

Solu 2016 vers Kiraule 6

La nuit est tombée lorsque nous sortons de la salle à manger, repu de dalbath et de raksi. Le panorama, aussi loin que se portent nos regards, est tapissé de petites lumières, autant de maisons, comme les étoiles, innombrables. Les lieux sont silencieux et respirent la sérénité. Nous ne sommes pas montés pour rien.

La nuit est un peu chère, 500Rs, mais quand on est aux portes du Paradis, on ne compte pas.

Jeudi 19 Mai, de Khiraule à Inkhu khola (1982 m) wp74

Levé 6h, t=8°c, départ 8h, Arrivée 15h15, 8.3 km en 7h15, cumul ascension 615 m, cumul descente 1136 m

Solu 2016 vers Inkhu khola 1

Il a plu une bonne partie de la nuit après la journée ensoleillée d’hier. Il fait gris ce matin et il nous faut rejoindre les deux stupas impressionnants qui gardent le col. Nous traversons des nappes de brouillard. La descente vers Inkhu khola est difficile. Nous traversons Nadjingsur un plateau qui possède trois lodges corrects. Nous arrivons au pont vers 15 heures et nous n’avons pas le courage de remonter 700m pour atteindre Sibuje. Nous touvons un lodge rustique juste après le pont mais qui possède une douche! (1800Rs diner, nuité, petit déjeuner)

Solu 2016 vers Inkhu khola 2Solu 2016 vers Inkhu khola 3

Les gorges de l’Inkhu khola sont spectaculaires. Le temps est malheureusement fort nuageux et les averses commencent à tomber à partir de 16 heures.

Solu 2016 vers Inkhu khola 4

Vendredi 20 Mai, de l’Inkhu khola à Panggom (2900m) wp78

Levé 6h, t=15°c, départ 7h30, Arrivée 15h20, 7.1 km en 7h50, cumul ascension 1234 m, cumul descente 365 m

Il a plu toute la nuit et ça continue ce matin. Les ponchos n’ont jamais autant servi! Nous nous arrêtons à Sibuje dans le brouillard (wp75) pour le déjeuner à 10h50. La montée nous a épuisés alors que nous ne sommes qu’à mi hauteur. Nous nous restaurons d’une soupe au nouilles, d’une omelette et de thé (800Rs). Ces arrêts sont autant d’occasions de partager la vie quotidienne des familles népalaises.  Une averse nous coince une bonne heure. Nous repartons dans le brouillard. Il y a des lodges de bon standing (wp76).

Une averse nous surprend de nouveau et c’est sous les ponchos que nous continuons…

Solu 2016 vers Panggom 1

Un chemin indique « Pangome Gompa » et nous tentons d’y aller, contre les indications du GPS. Nous rebroussons chemin car nous n’avons pas idée où il peut nous mener. On découvrira ce Gompa sur une hauteur en arrivant à Panggom. Un chemin y conduit. Il était donc possible d’emprunter la bifurcation pour passer par le gompa tout en rejoignant Panggom.

Solu 2016 vers Panggom 2

Le lodge (Himalaya Trekkers) qui nous accueille est neuf et bien entretenu. Il possède même une douche chaude! Bon dalbath et excellent raksi à base de millet, « barli » et coing? diurétique en tous cas! 2000Rs pour le dîner la nuitée et le petit déjeuner.

Une soirée dansante se prépare avec des filles assez délurées. Nous sommes prévenus mais nous ne sommes pas invités! Dans un si petit village, cela paraît étonnant. Ces filles sont probablement accueillies dans un hostel attenant au lodge. Il est aussi probable qu’elles aillent dans une école Hillary. Sa fondation en a créées beaucoup dans la région. Dans ce cas, on peut affirmer que c’est une grande réussite.

 Samedi 21 Mai, De Panggom à Jubhing (1656 m) wp 79

Levé 6h30, départ 7h30, Arrivée 17h, 13.1 km en 9h30, cumul ascension 1115 m, cumul descente 2416 m

Solu 2016 vers Jubhing 1

Nous puisons dans nos réserves pour le petit déjeuner car la gérante a des messages à envoyer et n’a pas trop le temps de s’occuper de nous…  Alors que nous étions déjà parti vers Bupsa, elle nous indique, d’une fenêtre de son lodge, un autre chemin pour aller vers Taksindu. Nous n’en tenons pas compte. La descente se transforme bientôt en montée assez raide, illogique puisque nous devons rejoindre la vallée. Sylvie se prend un pied dans une racine alors qu’elle glisse. Toute sa jambe retient son poids et celui de son sac en torsion. La première douleur passée, toute la jambe reste endolorie. Elle décide de repartir lentement et en boitant. Je prends son sac. Nous sommes heureusement proches de Bupsa.Solu 2016 vers Jubhing 2Solu 2016 vers Jubhing 3

La route vers Bupsa conduit à Lukla et Namche. C’est un grand détour pour aller vers Taksindu car il faut inutilement plonger dans la vallée de Kharikhola. Nous nous arrêtons dans le premier lodge, très propre. Le propriétaire nous donne une pommade anti inflammatoire et nous recommande de ne plus faire d’effort aujourd’hui. Repas 850Rs. Le genoux allant mieux, nous repartons vers Taksindu sur la piste importante qui conduit de Jiri et Phaplu à Namche. Les convois de mulets sont presque discontinus. Le chemin est tapissé de crottin pestilentiel et glissant. Il faut parfois repousser les bêtes avec le bâton  pour ne pas se faire bousculer. Pour ne rien gâcher, c’est une fête nationale bouddhiste aujourd’hui. Des discours répétitifs, diffusés par haut-parleurs, nous accompagnent une grande partie de l’après-midi. Nous nous arrêtons à Jubhing. Les lodges, ici, n’ont plus la qualité de ceux rencontrés depuis quelques jours.

Solu 2016 vers Jubhing 4

Dimanche 22 Mai, de Jubhing à Nunthala (2198 m) wp80

Levé 5h45, t= 17°c, départ 7h20, Arrivée 12h, 5.7 km en 5h40, cumul ascension 741 m, cumul descente 192 m

Solu 2016 vers Nunthala 2

La journée précédente nous a coûté 1250 Rs déjeuner et 1650 Rs nuit et dîner. la moyenne des dépenses s’établit 25-26€/jour

Le ciel est bien dégagé ce matin et nous pouvons apercevoir quelques hauts sommets du Khumbu. La marche commence pour une descente peu commode dans le crottin de mulets vers la Dudh khola. Puis commence la montée sous le soleil qui nous scie les jambes. Le genoux de Sylvie va mieux.

Les piles du GPS sont changées pour la seconde fois à 11h10.

Solu 2016 vers Nunthala 3

Nous arrivons à Nunthala pour déjeuner (superbe Himalayan Trekker Lodge). Le village est particulièrement beau et propre. Pour un peu, on se croirait en Suisse. Les gens sont souriants et cela nous donne envie de rester. La décision est prise après le déjeuner: après midi de repos avant les 4 prochains jours de montée. Nous vaquons dans la rue principale et reprenons nos forces.Solu 2016 vers Nunthala 5Solu 2016 vers Nunthala 6

Lundi 23 Mai, de Nunthala à Taksindu la (3053 m) wp DK01

Levé 5h30, t= 16°c, départ 6h50, Arrivée 11h15, 5.7 km en 4h35, cumul ascension 926 m, cumul descente 70 m

Solu 2016 vers Taksindu la 3

Est-ce que Nunthala est dotée d’une Hillary School? De grands bâtiments surplombent le village, comme nous en avions vus à Panggom. Nous montons sans difficulté en comparaison d’hier. Le soleil est tamisé d’une légère brume. Le panorama est malheureusement bouché partiellement par les nuages. La vue reste magnifique. Après enquête à Taksindu, nous décidons de poursuivre jusqu’à Taksindu la où se trouve un lodge récent et point de départ pour Dudh Kund, le lac de lait.

Solu 2016 vers Taksindu la 1

Nous sommes dans la brume maintenant et Sylvie mangerait un poulet même avec ses plumes (dit-elle). Nouvelle après midi de repos dans un lodge bien confortable.

Solu 2016 vers Taksindu la 4        Solu 2016 vers Taksindu la 2

 

Mardi 24 Mai, de Taksindu la à Camp 1 (3884 m) wp 81

Levé 5h30, t= 9°c, départ 7h30, Arrivée 15h15, 8.3 km en 7h45, cumul ascension 1037 m, cumul descente 210 m

Solu 2016 vers camp 1 1JPG

Le départ se fait dans le brouillard. Sylvie bougonne car elle ne voulait pas partir par ce mauvais temps. J’espère qu’il se lève avec l’ascension. Le chemin est très bucolique et bien marqué. Il traverse une belle forêt de rhododendrons dans la première partie qui devient mixte ensuite. Nous déjeunons lorsque deux népalais nous doublent: ils rejoignent un campement de hauts pâturages. Ce sont les seuls humains que nous croiserons au cours de ces trois jours. Il se met à pleuvoir par intermittence vers 14 heures.

Solu 2016 vers camp 1 2

Nous découvrons de beaux massifs de rhododendrons jaunes, encore bien fleuris à ces altitudes.

Nous avons fait à peu près la moitié du chemin jusque Dudh Kund quand nous trouvons un lieu correct pour un campement. Il pleut toujours et nous montons la tente dans des conditions difficiles.  Il nous faudra nous contenter de l’eau qu’il nous reste car nous n’avons pas encore trouvé de source sur le chemin.

Solu 2016 vers camp 1 3

Mercredi 25 Mai, de Camp 1 à Dudh Kund pokhari (4626 m) wp 83

Levé 6h00, t= 0°c, départ 7h30, Arrivée 15h20, 9.7 km en 8h15, cumul ascension 954 m, cumul descente 237 m

Solu 2016 vers Dudh Kund 1

La pluie s’était arrêtée dans la nuit pour reprendre de plus belle. Elle est accompagnée de rafales de vent puis de neige. C’est une vraie tempête. La température chute brutalement. Nous craignons que la tente ne s’envole et que les sacs, protégés par les ponchos, ne tombent dans le ravin. Je me lève avant le lever du jour pour vérifier l’installation. Le spectacle est dantesque avec un quartier de lune et quelques étoiles apparentes dans des pans de ciel dégagé, et, au loin, les grands massifs maintenant découverts, surplombés d’une couche noire, inquiétante. J’enlève la neige qui s’accumule sur le double toit, faisant se toucher les deux parois. Je me recouche en espérant que la tempête cesse rapidement.

Lorsque le temps se calme, le ciel est totalement nettoyé. Un tapis de neige recouvre les alentours. Après le petit déjeuner, Sylvie n’est pas convaincue de continuer. J’ai décidé de continuer coûte que coûte, maintenant si près du but. Elle devrait alors descendre seule jusqu’à Taksindu la. La perspective de la traversée de la forêt lui fait changer d’avis.

Solu 2016 vers Dudh Kund 2Solu 2016 vers Dudh Kund 3

Premier point d’eau courante à wp 82. Sylvie est particulièrement lente et je commence à douter de nos capacités à parvenir au lac aujourd’hui. Je décide de porter son sac. Je monte sur un dénivelé de 500m environ avec 28 kg et quelques crampes me feront souffrir à l’étape!Solu 2016 vers Dudh Kund 4

Le temps se bouche rapidement avec la montée des brumes provoquées par la chaleur des premiers rayons du soleil. Il se met à neiger mais il n’y a pas d’orage. La brume se retire de temps en temps pour nous faire apercevoir des sommets majestueux et des falaises gigantesques, si proches maintenant. Nous arrivons à Dudh Kund exténués. Surprise! il n’y a pas de lac mais un alignement de murs bas. J’ai oublié que le lac est plus au Nord. Il faut continuer…

Le lac lui-même est plus petit que je ne pensais. Son niveau a beaucoup baissé à voir les différentes strates laissées sur ses berges. Les massifs se découvrent par intermittence. Nous installons la tente sur une étendue de sable fin.

Solu 2016 vers Dudh Kund 5

Jeudi 26 Mai, de Dudh Kund à Taksindu la

Levé 6h00, t= 7°c, départ 9h00, Arrivée 17h35, 17.6 km en 8h35, cumul ascension 554 m, cumul descente 2136 m

Dudh Kund Pokhari

Les montagnes ne sont pas apparues le soir et il a neigé cette nuit. La température reste cependant trop élevée pour avoir un temps clair et sec. Nous faisons sécher les sacs et les affaires aux timides rayons du soleil matinal. Je me promène pour capter les rares moments où les paysages se découvrent. L’endroit est splendide. Je ramasse quelques vieilles pièces de monaie

Solu 2016 Dudh Kund 1 Solu 2016 Dudh Kund 2 Solu 2016 Dudh Kund 3 Solu 2016 Dudh Kund 4 Solu 2016 Dudh Kund 5

J’en profite pour repérer les passages possibles pour monter sur une crête ou sur un sommet. Ce sera peine perdue pour cette fois-ci: le temps est beaucoup trop instable pour pouvoir continuer. Le temps se gâte rapidement. Nous nous décidons à redescendre dans le brouillard et sous la pluie intermittente. Nous sommes heureux de retrouver le lodge de Taksindu la.

Vendredi 27 Mai, de Taksindu la à Phaplu (2490 m) wp 84

Levé 6h30, t= 14°c, départ 8h30, Arrivée 13h30, 14.7 km en 5h, cumul ascension 421 m, cumul descente 997 m

Solu 2016 vers Phaplu 1

Nous prenons notre temps ce matin. Il y a du soleil même si les massifs sont déjà dans les nuages. Nous n’avons pas de regret d’avoir abrégé notre séjour là haut. La route est carrossable à partir de Taksindu la, au moins par les tracteurs et les motos. Il faut faire attention de ne pas quitter la piste qu’elle coupe fréquemment pour éviter de monstrueux détours. Le chemin traverse de très jolies forêts de pins centenaires.

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Le trek s’achève à Phaplu, ville un peu glauque, comme toutes les villes frontière.

Solu 2016 vers Phaplu 6

Nous réservons la jeep du retour dans le lodge. Rendez-vous à 5h pour un départ ponctuel à 5h30.

 

 

 


Du 6 au 29 novembre 2014

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Lhotse et Everest vus du Kalapatar

(vous pouvez agrandir les photos en cliquant dessus)

1. Impressions générales :

Boz51 (Voyages Forum) nous avait donné l’envie d’effectuer ce trek avec son article et ses photos de fin 2013. Qu’il en soit remercié !

Si les vallées du Solu Khumbu sont très fréquentées, elles n’en sont pas moins dangereuses. Les hélicoptères sont innombrables qui vont chercher les touristes insouciants souffrant du mal des montagnes parce qu’ils ont monté trop vite.

Prendre les chemins de traverse par les 3 cols (Kongma, Cho et Renjo la) permet de profiter au maximum de la beauté des montagnes tout en évitant la promiscuité de ces longues files de randonneurs cliquetant leurs bâtons de marche en cadence, commandés par un « guide » en tête et un autre en queue… Ils ne peuvent, par bonheur, que marcher dans les vallées pour rester entiers.

Trois cols à plus de 5300m, un petit sommet à 5640m et 170km en 23 jours dont 10 à plus de 4500m, ça use. Surtout que nous portons 18kg et 14kg sur le dos. Tente, nourriture, réchaud pour être autonomes. L’autonomie se paie au prix fort ici. Les nombreux lodges, au confort certain, sur les chemins principaux, rendront la décision de plus en plus difficile de planter notre tente sous des températures hivernales (-10 à -20°C la nuit)

Mais quel temps ! Un soleil éblouissant à perte de journées, pendant tout le trek. De quoi presque se lasser des couchers de soleil quotidiens sur nos monstres préférés… Nous avons eu de la chance quand nous pensons au drame du 14 octobre[1]. La montagne reste maîtresse de nos destins.

Et puis, ne négligeons pas un avantage d’être nombreux sur ces plus belles montagnes du monde. Nous avons rencontré des hommes et des femmes animés de la même passion, avec qui nous avons passé des soirées formidables à reconstruire, à la hâte, le Monde.

Le Népal reste étonnamment en dehors du monde malgré des abords parfois très modernes : par exemple téléphoner en France instantanément à 5180m d’altitude, face au Toit du Monde. En même temps, l’aéroport de Lukla est un baraquement insalubre (et celui de Kathmandu ne vaut pas mieux) dans lequel nous attraperons un gros rhume à attendre un avion incertain.

Enfin, cet endroit est artificiellement développé depuis qu’Edmond Hillary, premier homme à vaincre l’Everest en 1953 avec Tengzing Norgay , en a fait un lieu de pèlerinage pour tous ceux qui veulent avoir vu, une fois dans leur vie, le Toit du Monde. Ce n’est pas là que nous découvrirons la vie authentique des népalais. On ne peut pas tout avoir.

[1] Le 14 octobre 2014, en moins de 24 heures, un cyclone, né dans le golfe du Bengale, a déversé plus de 150 cm de neige sur les massifs des Annapurna. Totalement prévisible et totalement imprévu, il a tué d’un coup plus de 40 marcheurs dont la moitié de « guides » insouciants et de porteurs, ensevelis sous les avalanches au niveau de la Thorung la, en particulier.

 2. Situation:

 

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 3. Agenda:0001c

4. Etapes :

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 5. Altitude :

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 6. Dénivelés quotidiens :

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7. Matériels embarqués:

Nous prévoyons 5 jours d’autonomie en nourriture avec un ravitaillement partiel par les lodges, soit 3.8kg composés de saucisson, semoule, pain type Wasa, comté, muesli, lait lyophilisé, chocolat,  fruits secs, barres de céréales, palets bretons, spiruline (10g/j) sur tout le trek.

Chaussures : LOWA – Tibet pro gtx. Les miennes commencent à souffrir sérieusement après le Dhaulagiri et le Makalu

Sacs à dos : Osprey exos 58, Gregory Wander 70

Tente : Easton Kilo (plus d’espace que la précédente mais moins facile à monter: on fait vriller la tringle longitudinale en carbone sans comprendre pourquoi)

Réchaud : MSR XGK EX avec 500ml d’essence achetée à KTM. On redescendra avec 300ml.

Matelas: Thermarest Néoair XLIT

Sacs de couchage: Valandré Bloody Mary

Nous emportons pour la première fois des crampons Microspike Kahtoola qui s’avéreront très pratiques d’utilisation et utiles lors du passage des Cho et Renjo la.

8. Accès et coûts :

Nous avons pris des billets Air India via Go Voyages (629€ par personne). Un retard programmé la veille du retour nous a fait rater la correspondance pour Paris. Air India a été correct en nous installant dans l’hôtel de la zone internationale à ses frais. Par contre, Go Voyages a été en dessous de tout en nous informant d’une modification d’horaires sans nous indiquer les changements !

Le billet KTM Lukla Aller retour est acheté 330USD par email chez Yéti Air (Tara Air = filiale). C’est un coût élevé pour un service catastrophique. La compagnie n’est que partiellement responsable car ce sont les aéroports de KTM et Lukla qui dysfonctionnent totalement. J’ai préféré  rentrer en hélicoptère (coût 500USD, vol Tara Air retour en cours de remboursement)  car Sylvie, séparée sur un autre vol avait pu rentrer sur KTM alors que je restais à Lukla avec mon avion en panne ! Voir l’Annexe2 « Lukla, la souricière »

Compter une dépense quotidienne pour deux de 3000 à 5000 Rs (25 à 42€) selon l’altitude du lodge, comprenant le petit déjeuner, le déjeuner et le diner avec une chambre correcte et non chauffée (ce n’est pas une option).

Une publicité particulière pour le lodge Namaste à Gokyo dont la cuisine est excellente sans parler du service !

9. Points GPS (Garmin Etrex Vista H) et tracés :

Ils sont listés dans l’Annexe 1. Ils indiquent les points par lesquels nous sommes passés. Nous ne prétendons pas que ce soient les meilleurs ou uniques chemins pour arriver aux étapes, en particulier lors de la traversée des glaciers puisqu’ils bougent! Les altitudes indiquées par le GPS sont proches de celles indiquées par Google Earth

Le GPS est un confort pour ce type de trek. Il n’est pas indispensable. Il permet d’évaluer la distance restant pour parvenir à l’étape et de se rassurer quand le chemin s’efface un peu. Il faut dire que les conditions climatiques étaient très favorables. Certains passages des trois cols ou des deux glaciers dans le brouillard auraient nécessité l’usage du GPS pour un minimum de sécurité.

10. Le trek au jour le jour

1er jour De Lukla à Phakding (2633m) 7.5km en 3.5 heures, dénivelé -224m

Lukla Phakding

Bien que cela paraisse bizarre, nous sommes partis avant l’heure de l’aéroport de KTM. Il faut dire qu’à Lukla, c’est l’enfer. A peine un avion a déversé à la hâte son lot de marcheurs frais qu’il se remplit de trekkeurs épuisés pour filer chercher son envol sur la curieuse piste pentue et si courte ! Les  hurlements des moteurs lancés à peine puissance, avant le décollage, sont entrecoupés du bruit des pâles des hélicoptères qui prennent leurs envols ou atterrissent sur un petit terrain juste à côté.
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Il fait beau à Lukla et ce doit être un événement car l’activité fébrile de l’aéroport cache mal  l’inactivité probable des jours précédents, due au brouillard, au vent ou à l’âge du capitaine.

Nous avons hâte de nous enfuir, le temps de répartir les charges des sacs à dos. Le chemin est large, en descente et il fait bon. Nous marchons en tee shirts et le poids des sacs se fait à peine sentir. Il y a du monde sur la route et nous devons avoir croisé en une heure la quantité équivalente qui passe par le Makalu en une bonne année.

Traversée de villages pimpants garnis de lodges avenants alternant les forêts tropicales. Ca ne durera pas, au moins pour ce qui est de la végétation…

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2ème jour de Phakding à Namche Bazar (3384m) 10.4km en 7h10, dénivelé +751m

Phakdind Namche

T intérieur au réveil à 6h15 +9°C. Départ à 7h30

Il fait un soleil radieux de nouveau et il n’en faut pas plus pour nous mettre de bonne humeur.

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Nous achetons sans trop perdre de temps nos TIMS 2*2000Rs puis nos entrées dans le parc de Sagarmatha 2*3000Rs. Il vaut mieux ne pas resquiller car nous serons contrôlés plusieurs fois par des militaires sur la route avant Namche.

Si le TIMS a une utilité discutable, l’entrée du parc permet au moins de nettoyer les chemins. Il ya 12 ans, ils étaient parsemés de détritus. Aujourd’hui, ils sont réellement propres. Les chemins s’écartant de la voie principale ne font malheureusement pas l’objet de la même attention…

La journée est plus difficile car il faut affronter la terrible montée menant à Namche. J’espère ne pas arriver trop tard car c’est jour de marché. Mais les sacs décident de notre allure d’escargots.

La beauté des montagnes commence à apparaître au travers des pinèdes et nous découvrons au détour d’un virage, la silhouette encore éloignée de l’Everest.

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A Namche, le marché est encore en place quand nous arrivons. Nous y faisons un petit tour après nous être installés dans un des nombreux lodges. Ici le téléphone fonctionne toujours (Ncell) et fonctionnera jusqu’à Gorakshep.

3ème jour Acclimatation à Namche Bazar

La journée est consacrée au repos et à une petite ballade aux environs de Namche. Nous repérons le chemin pour aller à Tengboche. Nous nous promenons dans les pâturages surplombant la ville pour rentrer déjeuner. Le temps se couvre dans l’après midi. La brume monte progressivement des basses vallées pour envahir la ville et disparaître avec la nuit.

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4ème jour de Namche Bazar à Tengboche (3857m), 11.3km en 6h10, dénivelé +473m

Namche Tengboche

T=12°C au lever à 6h.

Le grand ciel bleu est au rendez-vous et nous prenons notre temps pour le petit déjeuner. C’est le moment pour se mettre en forme afin d’affronter les montées vers la haute montagne. Nous avons normalisé nos commandes devant le luxe des menus offerts : un small pot (1 litre !) de café au lait pour deux, un pancake au miel pour moi et du porridge pour Sylvie. Bref, le « ressuscitation kit » qu’on ne peut trouver que dans les zones de forte affluence touristique quand on sait qu’un repas, quel qu’il soit au Népal lorsqu’il n’est pas composé exclusivement de Dahlbat n’est pas un repas.

Nous ferons toujours attention de laisser les convois de mulets ou de yacks du côté versant du chemin. Un français est mort, peu de semaines auparavant, bousculé par le chargement d’un animal. Il est tombé dans le ravin et son corps n’a pas été retrouvé.

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L’Ama Dablam fait sa première apparition à un détour du chemin. Nous devons nous rendre au pied de cette magnifique montagne puis la contourner pendant une dizaine de jour.
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Nous arrivons à Tengboche à 13h30. Ce beau monastère, entouré de lodges en pierres sèches, nous accueille sur un promontoire aux panoramas superbes que nous pouvons même admirer de notre chambre. Nous assistons à des cérémonies bouddhistes auxquelles nous ne comprenons rien après un déjeuner copieux.

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La nappe de brume n’arrive pas à franchir les coteaux que nous avons gravis dans la matinée et le ciel reste lumineux pour le spectacle des crêtes en feu au coucher du soleil.

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Je ne dénombre pas moins de 35 personnes dans la salle à manger bien chauffée au feu de bouses de yack séchées, dans la soirée. Nos premières parties de Rumi commencent, solution idéale pour passer agréablement le temps en attendant le diner.

5ème jour Acclimatation à Tengboche, chörten à 4183m

Nous avons du temps et nous cherchons l’acclimatation à l’altitude en priorité. L’aspect magique du lieu est une opportunité pour passer la journée agréablement à nous reposer. Les migraines sont peu présentes et gérées à l’Ibuprofène.

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Le matin est consacré à rechercher et emprunter le seul chemin menant aux montagnes alentour. Je me rends à un petit chörten coiffant un sommet. Cela me permet de découvrir le glacier et le massif du Kangtega (6685m), l’Ama Dablam (6856m) ainsi que le massif du Nuptse (7861m), du Lhotse (8414m) et en arrière plan, déjà, l’Everest (8848m).

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6ème jour de Tengboche à Pangboche (3955m), 4.4km en 2h20, dénivelé +98m

Tengboche angboche

T=+2°C au levé à 6h.

Nous partons à 7h40. Les files de trekkeurs sont déjà en route. Nous devons apprendre à gérer leurs doublements  ou croisements sur des chemins parfois étroits. Notre étape est courte et nous continuons la marche à notre rythme tranquille pour préserver l’équipage !

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Nous traversons Pangboche pour nous installer dans le dernier lodge. Cela nous permet d’explorer facilement le chemin pour aller au Camp de Base de l’Ama Dablam.

On en profite pour se baigner dans le torrent. L’eau doit approcher les 3 ou 4°C. Le séchage au soleil est un vrai bonheur. La soirée se passe en compagnie d’Hervé, trekkeur solitaire. Il est bien le premier que nous rencontrons sans guide. Cela crée des mouvements de solidarité.

7ème jour de Pangboche au CB de l’Ama Dablam (4572m), 6.2km en 3h20, dénivelé +617m

Pangboche Ama Dablam BC

T=1°C au lever à 6h. Nous partons à 8h20 pour arriver à 11h40 au camp de base. La montée est rude et Sylvie a un mal de tête persistant. Ce n’est pas bon signe. Le camp de base lui-même doit être un fond de lac bien plat. De nombreuses tentes d’alpinistes y sont installées.

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Nous nous installons à quelques centaines de mètres à l’écart pour laisser place au rêve. D’autant plus que le camp est un peu en renfoncement et ne dispose pas de la plus belle vue.

Il fait toujours aussi beau mais le petit vent glacé a vite fait de nous transpercer. Nous déjeunons de pancakes préparés le matin à Pangboche et de saucisson. Celui-ci provoque une indigestion qui nous coupe les jambes l’après midi et la soirée, expérience malheureuse à ne pas renouveler !

Nous restons couchés dans la tente qui passe brutalement de 35 à 0°C au moment du coucher du soleil. C’est une longue nuit d’attentes et de sommeils entrecoupés.

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8ème jour du CB de l’Ama Dablam à Pangboche, 6.2km en 1h45, dénivelé -617m

T=-4°C au réveil à 6h. Nous attendons que le soleil donne sur la tente pour aller préparer le petit déjeuner de muesli au lait et cappuccino. Le ciel est un peu laiteux ce matin. Nous replions le camp doucement pour partir vers 10h45. Nous arrivons au lodge à 12h30, épuisés mais les maux de tête et nausées sont pratiquement effacés. Nous avons l’après midi pour nous remettre définitivement de l’intoxication alimentaire. Le soleil est de nouveau radieux.

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Je lave les cheveux de Sylvie avec l’eau chauffée sur notre réchaud. J’essaie de me raser et renonce définitivement à ce type d’exercice inutile pour la durer du trek. On verra à KTM.

La soirée se passe en compagnie d’un groupe d’espagnols, autour du poêle à bouses. Je me réveille la nuit avec une migraine et des difficultés pour respirer. Le manque d’oxygénation provoque les maux de tête. Nous ne  sommes pas encore bien acclimatés.

9ème jour de Pangboche à Dingboche (4339m), 5.9km en 3h45, dénivelé +384m

Pangboche Dingboche

T= 0°C au lever à 7h.

Nous partons tard vers 9heures car nous ne souhaitons pas rejoindre Chukhung aujourd’hui. L’expérience de la nuit nous prouve que  nous ne sommes pas encore au point pour les hautes altitudes.

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La montée est progressive aujourd’hui et nous profitons d’un panorama de plus en plus grandiose. Il nous faut prendre garde de prendre la bonne bifurcation car nous abandonnons la grande voie qui mène au camp de base de l’Everest. Dingboche, où nous nous arrêtons vers 12h45, est maintenant sur la route de l’Island Peak et du Renjo la, premier des trois cols que nous voulons gravir.

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Je pensais que le chemin serait désormais désert mais il n’en est rien. Ce n’est plus la foule mais il y a encore quelques groupes de marcheurs sur la route. A Dingboche, des commerces permettent un éventuel approvisionnement en nourriture.

Nous trouvons un lodge qui donne sur l’Island peak et le Lhotse. La salle à manger est admirablement située, en surplomb, pour assister au coucher du soleil sur le Lhotse. Le steak de yack est excellent et nous redonne des forces. Quant à la chambre, elle est gratuite.

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10ème jour de Dingboche au Camp du Lhotse (4912m), 7.3km en 3h, dénivelé +572m

Dingboche Camp du Lhotse

T=0°C au lever à 6h30. Départ à 7h55. La montée est continue et douce. Nous arrivons à Chukhung vers 10h50 pour un prendre un thé et repartir vers 11h30. Il nous faut tâtonner pour trouver le chemin vers l’Island peak. Il devient plus confidentiel car majoritairement emprunté par les grimpeurs.

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Nous trouvons vers 13 heures, à mi chemin du CB de l’Island peak, un emplacement avec vue sur le glacier du Lhotse et l’Ama Dablam. Le sol sablonneux est gelé et il faut un caillou pour enfoncer les piquets de la tente dans le sable. Il n’y a plus d’eau liquide ici et il faudra faire fondre la neige pour les repas.

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Je monte en fin d’après midi sur la moraine pour assister au coucher du soleil. Le ciel se voile de plus en plus et les éclats dorés sur les sommets sont un peu tamisés.

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Diner de semoule agrémentée d’un cube bouillon, fromage, palets bretons et chocolat.

11ème jour du Camp du Lhotse à Chukhung (4726m), 2.2km en ¾ d’heure, dénivelé -186m

T=-11°C au réveil à 7h. Lever à 8h30 pour essayer de bénéficier des rayons du soleil, malheureusement absents.

La nuit a été froide mais la respiration semble meilleure. Le ciel est pour la première fois gris ce matin.  Nous ne partons qu’à 10h30 car il faut du temps pour faire le petit déjeuner : Le gicleur du réchaud est bouché et il faut le démonter pour pouvoir allumer le feu.

Chaque piquet colle terriblement au sol gelé. Il faut creuser un cône tout autour de chacun avec le dos de la lame de l’Opinel pour les décoller de leurs gangues de sable glacé.

La descente sur Chukhung est rapide. Nous trouvons un « resort » fort sympathique qui ne coûte pas plus cher qu’un lodge… Du fait du temps bouché, nous annulons la montée au Chukhung ri. C’est dommage car Yannick, rencontré plus tard, nous dira que le spectacle en haut est de toute beauté.

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Nous partons dans l’après midi en reconnaissance du chemin menant à la Kongma la, première passe de notre périple.

Le ciel se dégage en fin d’après midi pour un d’autant plus superbe coucher de soleil qu’inattendu sur le Lhotse et la vallée

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12ème jour de Chukhung au Camp du Khumbu (4906m), Kongma la (5514m), 9.3km en 9h40, dénivelé +180m

Chukhung Camp du Khumbu

Nous nous levons un peu plus tôt, à 5h30 car la marche sera longue aujourd’hui. Le temps de l’acclimatation est achevé. Le chemin vers la passe de Kongma est bien tracé et monte régulièrement sur sa première partie. Le soleil a vite fait de nous rejoindre et de nous réchauffer.

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La dernière partie est rude par contre car il nous faut franchir ce qui paraît être une vraie falaise. Sans tracé GPS ou physique, la progression serait aléatoire.

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Arrivés sur le col lui-même vers 13h10, le spectacle est grandiose, avec un ciel totalement limpide.

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Quelques volutes se forment au sommet du Lhotse et un lac d’un vert émeraude s’étend à nos pieds. Nous déjeunons sur la passe elle-même dans un recoin à l’abri du vent.

La descente est un vaste pierrier tapissé de glace à certains endroits. Nous  avons laissé nos Microspikes au fond de nos sacs et nous ne sommes pas fiers de cette impréparation. Il nous faut parfois descendre sur les fesses pour éviter une chute fatale.

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Nous arrivons vers 16h10 au pied de l’imposante moraine du glacier du Khumbu. Nous hésitons à la franchir car il est tard. Nous ne voulons pas prendre le risque de nous perdre sur son dos parsemé de crevasses et de lacs glacés. Nous décidons donc d’installer la tente sur un lit de sable gelé déjà à l’ombre. Ici comme au premier campement, nous ne trouvons pas de torrent pour l’approvisionnement en eau.  Il nous faudra fondre de la neige pour préparer le repas de semoule mélangé à une soupe au poulet turque achetée à Namche bazar. Voilà la mondialisation vécue sur le terrain !

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Beau coucher de soleil sur le Pumo ri (7165m). C’est notre nouvel ami après avoir abandonné l’Ama Dablam.

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Nous nous couchons vers 6 heures après une partie de Rumi peu confortable : les pièces de papier sont instables sur les duvets… et il fait -12°C dans la tente.

13ème jour du Camp du Khumbu à Lobuche (4931m), 1.7km en 2h, dénivelé +25m

Camp du Khumbu Lobuche

T=-3°C au lever à 8h30. Nous adoptons la même tactique qu’au premier camp en attendant confortablement dans nos duvets que le soleil vienne lécher les parois gelées de la tente.

Nous traînons volontairement car l’étape sera courte aujourd’hui : il s’agit de traverser le plus grand glacier du monde.

Nous terminons à peine notre petit déjeuner lorsque deux gaillards déboulent de la passe. Il doit être 10 heures. Yannick et Fin sont partis à 6h ce matin de Chukhung et sont déjà au pied de la moraine en fin de matinée. Ils nous envient de pouvoir nous installer où nous voulons avec la tente mais ils sont aussi 4 fois plus rapides que nous. Ils espèrent traverser le glacier en 20 mn. Ils y passeront 1 heure pleine en traversant sans se préoccuper des cairns. Nous mettrons quant à nous 2 heures.

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14ème jour de Lobuche à Gorakshep (5172m), Kala patar (5640m), 9km en 2h50 + KP, dénivelé +241m

Lobuche Gorakshep

Il n’y a pas loin de Lobuche à Gorakshep et il nous faut nous habituer de nouveau aux longues files organisées de trekkeurs aux bâtons cliquetant en rythme. La passe de Lobuche est un goulot d’étranglement dans lequel la patience n’est pas une option.

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A Gorakshep, les lodges ne manquent pas et les prix continuent d’augmenter. Je négocie 300Rs une chambre à 500. Ils se rattraperont sans difficulté sur les repas. Nous y retrouvons Yannick et Fin qui redescendent tout juste du Kala patar. Quelle énergie ! Nous déjeunons ensemble avant qu’ils ne redescendent vers Lobuche. Plus fins négociateurs, ils n’ont pas payer pour leurs chambres (d’ailleurs, ils ne paient jamais).

Nous partons vers 13h vers le Kala Patar pour arriver au sommet vers 15h15. Notre objectf est d’y attendre le coucher du soleil. Mon GPS indique 5640m, conforme au point relevé sur Google Earth. Yannick lui-même a relevé cette altitude à 10m près. Pourtant, l’altitude officielle n’y est que de 5545m. Je vois une petite colline en contrebas qui pourrait être l’« ancien » Kala Patar. C’est bizarre. Peut-être que l’Etat népalais veut éviter un classement dans la liste des trekking peaks, soucieux de ménager la poule aux œufs d’or ? Il ne faut pas le répéter mais il lui serait facile de collecter 5000€/jour en taxant la montée. Si cette hypothèse est juste, le trek sans guide obligatoire au Népal a de beaux jours.

Nous attendons deux longues heures que le soleil daigne se coucher. L’expérience est irremplaçable mais il nous faut gérer le froid.

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Sylvie descend une petite ½ heure avant moi et je la rattrape dans la nuit. Il faut dire que son imperméable orange fluo doit être visible de la Lune. Toujours  imprévoyants, nous avons oublié nos frontales. Nous mettons ¾ heure pour rejoindre le lodge.

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15ème jour à Gorakshep. Aller retour au CB Everest (5247m) 4.6km en 3h30

Gorakshep EBC

T=-1°C au lever à7h30.

Je pars seul à 9h30 vers le camp de base de l’Everest, laissant Sylvie se reposer de sa descente d’hier. Un de ses ongles de doigts de pieds a explosé.

Sans le sac à dos, je me sens des ailes.  J’y arrive vers 11h20. Il y a quelques trekkeurs mais aucune tente n’est plantée sur la moraine. Nous prévoyions initialement d’y camper mais nous avons préféré le confort du lodge… Je ne regrette pas la promenade car les paysages sont très différents des ceux qui ont précédé. Il s’agit d’entrer autant dans le glacier que sur son dos. C’est un monde de blocs de glace aussi gros que des icebergs comme figés dans leur chute vers la vallée.

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L’absence de tente s’explique peut-être par la grève déclenchée par les Sherpa en mai 2014, à la suite de l’avalanche tuant une douzaine d’entre eux et laissant leurs familles dans un dénuement total. C’est un droit de risquer sa vie pour assouvir ses passions. Entraîner avec soi des individus qui le font pour survivre me semble choquant.

16ème jour de Gorakshep à Dzongla (4831m), 11km en 6h, dénivelé -341m

Gorakshep Dzongla

T=-1°C au lever à 6h30.

Mauvaise nouvelle ce matin : le gérant du lodge nous apprend que le gouvernement a décidé de fermer l’aéroport de Lukla du 26 au 28 novembre car un sommet du SARC[1] se déroulera à KTM. Notre avion doit partir le 30 et il risque d’y avoir foule à Lukla dans l’attente d’un retour sur KTM. Sans compter sur la météo qui peut très bien conjuguer ses efforts pour coincer des milliers de trekkeurs plusieurs jours supplémentaires.  Cette nouvelle nous gâche le moral. Elle sera confirmée à Lobuche et Gokyo.

L’heure est à la descente. Nous nous dirigeons maintenant vers la seconde passe qui joint les vallées du Khumbu et du Ngozumba.

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La descente vers Dzongla, en contournant en hauteur un lac superbe, est douce. Nous avons abandonné à Lobuche la route principale qui descend vers Namche. A Dzongla, plusieurs lodges se font concurrence malgré la faible fréquentation du chemin.

[1] SARC = South Asian Association for Regional Cooperation. Au cours de ce « sommet » sera décidée la construction d’un barrage hydroélectrique, cofinancée par le Népal et l’Inde pour un montant d’un milliard de dollars. Sanjaya (Friends of Nature) avait raison, lorsqu’en mai 2014,  il prédisant que l’ « Or du Népal » étaient la force hydroélectrique à capter dans les montagnes et  à distribuer sur tout le sous-continent indien. Il rêvait même, je me souviens, d’une voiture électrique pour tous les népalais.

On comprends mieux pourquoi Lukla est une souricière (annexe 2): l’aéroport de Kathmandu comprend sur un même lieu les parties domestique et internationale. Il n’est pas possible de gérer simultanément ces deux types de vols. Lorsqu’il faut vraiment faire atterrir des vols internationaux (cas évident de la réunion du SARC), il faut annuler tout ou partie des vols domestiques. C’est ce que fait ici le gouvernement dans sa grande sagesse!

17ème jour de Dzongla à Dragnag (4717m), Cho la (5369m) 9.1km en 8h30, dénivelé -120m

Dzongla Dragnag

T=-5°C au lever à 5h30.

Nous partons à 6h45 pour une nouvelle marche éprouvante. Nous avons sorti nos microspikes cette fois-ci ! Nous nous déplaçons de nouveau dans un environnement grandiose et sous un ciel d’azur. Après une pente à 45°, nous arrivons sur le glacier. Les crampons sont très efficaces sur la glace et nous nous sentons en sécurité.

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Le spectacle sur la passe est aussi magnifique et de nombreux cumulus se forment lorsque nous arrivons vers 11h15. Nous y déjeunons de biscottes, de comté et de chocolat Aldi… Le vent froid nous transperce comme à Kongma la.

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Le glacier du Ngozumba n’a rien à envier à celui du Khumbu. Il nous faudra le traverser demain.

La descente est aussi vertigineuse que la montée mais moins stable avec des gros cailloux qui ne demandent qu’à descendre avec nous. Il nous faut, à la suite, remonter un petit col imprévu qui culmine quand même à 5150m avant de rejoindre Dragnag, déjà dans l’ombre, à 15h15.

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Avec les jours et surtout avec les nuits, l’esprit du trek a changé. Il était question initialement d’équilibrer une partie confortable en lodges avec une partie autonome, inconfortable mais permettant de jouir des montagnes, isolés dans les endroits les plus extraordinaires. Bien que les conditions ne soient pas plus dures qu’autour du Dhaulagiri ou dans le Makalu, nous perdons le courage d’installer la tente dans le grand froid, diner succinctement alors que le steak de yack et un poêle bien brûlant nous attendent à quelques kilomètres… C’est ainsi que nous renonçons progressivement à nous installer au camp de base du Cho Oyu…

Nous passons la soirée avec Didier, professeur breton à la retraite. Il marche dans l’autre sens avec un ami et sans guide.

18ème jour de Dragnag à Gokyo (4758m), 4km en 3h20, dénivelé +47m

Dragnag Gokyo

T=-4°C  au lever à 7h

Nous partons à 8h10 en longeant le pend de la montagne vers le nord afin de rejoindre le chemin qui traverse le glacier du Ngozumba. Il est bien marqué sur le sol et nous suivons scrupuleusement les cairns. De temps en temps nous entendons la chute des pierres sur la glace déjà réchauffée par le soleil.

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Les montées et les descentes sur le dos du glacier sont plus fatigantes que nous avions prévu. Le très beau temps de la matinée se couvre progressivement. Nous arrivons à 11h30 au Namaste lodge conseillé par Didier : la cuisine y est excellente. Coïncidence ou repère des bonnes fourchettes, nous y retrouvons Yannick et Fin.

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Nous n’oublierons pas le Sizler de Yacks légumes frites.

Au téléphone, Tulsa de Yéti Airlines nous rassure. L’aéroport se rouvre le 28 et la fermeture n’aura pas d’incidence sur l’embarquement du 30 novembre. Soi disant.

On se paie le luxe d’une douche chaude l’après midi !

19ème jour à Gokyo. Aller retour vers le Cho Oyu (4965m), 8.8km en 3h30

Gokyo vers Cho Oyu

La respiration a été difficile cette nuit, avec la migraine qui va avec. Tout rentre dans l’ordre avec de l’ibuprofène.

T=-5°C au lever à 7h.

Je passe un contrat verbal avec Sylvie : nous marcherons vers le Cho Oyu pendant 2 heures, pas plus… Le ciel est particulièrement clair ce matin. Nous dépassons d’un kilomètre le 4ème lac sans pouvoir apercevoir l’Everest sur la droite car il nous manque un petit kilomètre supplémentaire… Nous découvrons à gauche le Cho Oyu (8188m) et à droite le Gyachung Kang (7952m).

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Sur le chemin du retour, nous croisons Arnaud et Christine. Nous nous retrouverons au Namaste !

20ème jour de Gokyo à Lumde (4400m), Renjo la (5366m), 11.5km en 9h40, dénivelé -358m

Gokyo Lumde

T=-4°C au lever à 5h30. La journée sera fatigante aujourd’hui car nous devons franchir notre troisième et dernier col, Renjo la. Nous partons à 7h20 pour atteindre le col à 12h30. Nous souffrons dans la montée mais les microspikes sont de nouveau très utiles. Nous en profitons pour couper le chemin tortueux en traversant les surfaces gelées.

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Nous déjeunons au col où la vue est de nouveau superbe. Nous apercevons le Makalu (au fond à droite du Lhotse) au pied duquel je me trouvais en mai. Cette fois et à l’inverse du point de vue du Kala Patar, l’Everest est le plus haut, également en apparence.

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La descente est aussi éprouvante. Cela est du, probablement, à l’accumulation de fatigue depuis le départ du trek. Sur la route, avant la grande descente vers Lumde, il y a des endroits magnifiques pour établir un campement au bord d’un torrent.

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21ème jour de Lumde à Namche Bazar (3384m),  19.1km en 7h, dénivelé -1016m

Lumde Namche

T=-1°C au lever à 8h. Nous avons pris notre temps au petit déjeuner avec Arnaud et Christine.  Ils marchent plus vite que nous mais nous nous retrouvons tous les soirs dans les mêmes lodges.

J’avais prévu une étape à Thame mais nous continuons vers Namche. Cela nous permet de gagner une journée pour gérer le départ de Lukla qui risque d’être difficile.

Nous passons du monde minéral et clair au monde des forêts et des brumes. En descendant, le temps se couvre et nous rentrons dans les nuages qui s’accrochent aux coteaux de la montagne.

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La nuit est en train de tomber quand nous arrivons à Namche. La boucle est bouclée.

22ème jour de Namche à Phakding (2633m), 10.4km en 6h20, dénivelé -751m

Le ciel est gris sur Namche et le restera jusqu’à Phakding. La vallée en contrebas semble plongée dans la pénombre d’un conte de Tolkien. Nous téléphonons pour essayer de partir un jour plus tôt de Lukla.

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23ème jour de Phakding à Lukla (2857m), 7.5km en 3h, dénivelé +224m

Le ciel reste gris toute la journée. Nous avons une impression de froid plus importante ici qu’en haute altitude. Aucun avion n’a atterri ou décollé aujourd’hui. Nous verrons bien demain.

Fin du trek.

Annexe 1 : Liste des points GPS

Coordonnées réelles Khumbu 2014

Voir le tableur complet avec agenda, dénivelés, possibilité d’organiser son propre trek etc. par l’onglet Autonomie Outils/Tableur spreadsheet Excel

Le site n’accepte pas les fichiers en .kmz. Le tracé se trouve sur Wikiloc, accessible à partir de cette page, sur le côté droit. 

Annexe 2 : La souricière de Lukla

Pour sortir du Khumbu, il y a plusieurs solutions. Prendre l’avion , c’est en apparence la plus simple et la plus rapide : en à peine une demi heure, vous faites le trajet jusqu’à Kathmandu dans un bimoteur digne d’Indiana Jone. Statistiques : un crash par an, il suffit de l’éviter.

Vous pouvez sinon allonger votre trek de 5 jours en revenant par Jiri, sachant qu’il faudra additionner 11 heures de bus bien frappées pour rejoindre KTM. Pas de statistiques concernant les bus.

Enfin, la légende dit que vous pouvez aussi passer par un village nommé  « Salery ». Le trek Lukla – Salery ne prend que 2 à 3 jours. Une jeep vous emmènerait ensuite vers Kathmandu en 17 heures sur un chemin qui n’a vraiment pas l’air carrossable sur la carte. L’enquête ne nous permet pas déterminer où arrive cette jeep hypothétique et les gens interviewés à Kathmandu sont pour le moins perplexe.

Reste l’hélicoptère qui peut voler dans des conditions de visibilité un peu moins exigeantes que l’avion, mais c’est beaucoup plus cher. Les prix montent sans limite lorsque les avions ne décollent plus. 400, 500, 700 USD. Business is business.

Car il faut savoir qu’avions et hélicoptères ne se déplacent qu’à vue, qu’ils ont à franchir des cols élevés dés le décollage puisque Lukla est entourée de monstres aux sommets enneigés.

Il faut aussi savoir que la météo à Kathmandu est très différente de celle de Lukla : Quand il est possible d’envisager un décollage au petit matin à Lukla parce qu’il n’y a pas encore de vent et que les brumes de la nuit se sont dissoutes avec le froid, Kathmandu baigne souvent dans un brouillard à couper au couteau. Quand le brouillard se lève enfin à Kathmandu, les vents se sont levés sur les cols et la brume envahit déjà le tarmac de Lukla.

Dans ces deux situations, les responsables des tours de contrôle, s’ils ne boivent pas le thé, interdisent tout décollage.

Bref, Lukla est une souricière.

Si vous décidez malgré tout de revenir à Kathmandu en avion, il reste trois règles d’or à respecter.

  1. Acheter un billet pour le premier vol du matin. Il vous rend prioritaire devant les cohortes de vol de la journée.
  2. Rester Zen et laisser poliment passez devant vous à l’enregistrement les groupes encadrés de guides graisseurs de pattes.
  3. Prier Sainte Claire pour que le temps ne se dégrade pas avant que vous ayez embarqué dans le zinc libérateur.

Une aventure vraie pour illustrer le processus:

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