Trek du Tour du Dhaulagiri

De Darbang à Marpha

Du 4 au 19 octobre 2013

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Notre objectif:

Ce trek est en préparation depuis 2001, lorsque je descendais de Jomsom à Gorepani pour remonter pour la première fois vers le sanctuaire des Annapurna. Il y a 12 ans, l’imposante masse du Dhaulagiri faisant face aux profils dentelés des Annapurna, espacé par la vallée la plus profonde du monde, donnait des envies d’escapade : sortir des sentiers battus, déjà bien occupés.

C’est un palier technique intéressant puisque la randonnée exige une plus grande autonomie que celle vécues au cours des précédents treks (Milam en octobre 2012 et Makalu inachevé en avril 2013), des bivouacs au-dessus de 5000m et la nécessité de chauffer l’eau avec un autre combustible que le bois.

Nous prévoyons d’effectuer le tour du Dhaulagiri en solo à partir du point terminal de la route, Darbang, puis, forts de notre acclimatation à l’altitude, rejoindre de l’autre côté de la vallée, le lac Tilicho – le lac le « plus haut » du monde, par le col du Mesokanto.

 Préparation: 

Après les avatars du mois d’avril dans la région du Makalu (col bloqué par la neige), nous avons pris la résolution de partir à l’automne pour bénéficier des conditions météo les plus clémentes : la mousson d’été doit être passée et le froid hivernal en altitude être à venir.

  • Trajet :

Nous préparons le trajet et les étapes à la lecture attentive du récit de Sébastien et Fabienne, 3 ans auparavant (http://www.blankpage.fr/voyages-et-treks/tour-du-dhaulagiri/)

Nous reportons leur trajet sur Google Earth et dans le GPS. Il sera la base de nos indications GPS.

  • Situation 

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  • Sacs à dos:

Nous prévoyons 7 jours d’autonomie en nourriture, soit 7 à 8 kg composés de jambon sec, saucisson, semoule, pain type wasa, comté, muesli, lait lyophilisé, chocolat,  fruits secs, barres de céréales, palets bretons. La spiruline fait son entrée pour être testée (500g) : nous manquons toujours de vitamines en altitude et nous sommes rapidement en manque de fruits. Nous verrons si la cure comble ce manque.

Chaussures : LOWA – Tibet pro gtx

Sacs à dos : Osprey exos 58, Gregory Wander 70

Tente : Vaudé Power Lizard SUL 2 places

Réchaud :  MSR XGK EX avec 900ml d’essence achetée à Pokhara

Matelas: Thermarest Néoair XLIT

Sacs de couchage: Valandré Bloody Mary

On embarque aussi 2 panchos qui serviront l’un à recouvrir les sacs à dos qui restent dehors la nuit et à protéger le sol de la tente légère mais fragile.

Je porte au départ 18kg en tout, avec l’essence et l’eau  et Sylvie environ 14kg.

  • Accès: 

Nous avons pris un vol Malaysia, le moins cher au moment de l’achat mais qui fait faire un bon détour par Kuala Lumpur. C’est une bonne compagnie mais le voyage est un peu long à l’aller.

J1 :A Kathmandu, nous prenons nos TIMS et droits d’entrée dans le parc des Annapurna.

J2 : Bus Tourist de Kathmandu à Pokhara (faute d’avoir réservé, nous avons été serrés à côté du chauffeur). A Pokhara, l’apparition soudaine et irrélle du Macchapucchare, montagne sacrée, n’est pas pour nous rassurer. La mousson est bien toujours ancrée sur les himalaya alors qu’elle devait s’être évanouie depuis plusieurs semaines..

J3 : Bus de Pokhara à Beni à 7h le matin puis  bus de Beni à Darbang. La route est effondrée vers Bablyachaur, nécessitant un changement  de véhicule.

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  • Agenda :

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  • Altitude à l’étape

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  • Altitude en fonction de la distance

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Le  trek au jour le jour

  • 1er jour : De Darbang à Dharapani en 3 heures

Nous avons récupéré du voyage avec une bonne nuit. Le ciel est gris au réveil et une pluie fine tapisse les rues de Darbang. J’ai perdu mon kway dans le dernier bus hier après midi et la police m’avait promis de tout mettre en œuvre pour le récupérer alors que le bus était déjà reparti. Après un petit déjeuner copieux (milk tea, chapatis, omelette) la police nous fait prévenir que le Kway a été retrouvé ! Il nous sera très utile, précieux même, dans les jours qui suivent…

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C’est une petite étape pour se mettre en jambes. Les sacs sont lourds et nous craignons les lombalgies… La pluie se tarit avant que nous ne sortions de Darbang. Il faut dés le départ, vers 10heures, longer la rive gauche de la Lyagdi khola. Nous longerons cette rivière jusqu’à sa source. Il fait bon, un peu plus de 20°C, et nous marchons sans difficulté sur un chemin bien tracé avec parfois déjà quelques éboulis.
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Nous arrivons vers 13h et l’accueil est chaleureux à Dharapani. Nous profitons du soleil l’après midi pour la toilette et la lessive en compagnie des villageoises. Nous nous promenons dans ce beau village où poussent dans les jardins de grandes touffes de cannabis.

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  • 2ème jour : De Dharapani à Muri en 7 heures

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Le temps reste gris mais il ne pleut pas. Après une première montée jusqu’à 1868m, nous descendons dans les rizières par des chemins gadouilleux pour éviter le détour par Phaliyagaon. Après la traversée d’un affluent, nous nous dirigeons vers une chute d’eau où nous prenons une douche délassante. Le chemin continue à monter sur le nouveau versant pour donner sur Muri à une altitude identique au point culminant de la journée.

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Nous cherchons une maison hôte alors que la pluie commence à tomber. Après quelques hésitations, les villageois nous ouvrent une pièce sommaire mais propre et rapportent un lit d’on ne sait où. Nous sommes la curiosité des enfants et nous en profitons pour faire quelques photos. Le traditionnel dalbath nous sera servi le soir. Nous payons 1000Rs la chambre, les diner et petit déjeuner (chapatis, milk tea et omelettes)

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  • 3ème jour : De Muri à Boghara en 9 heures

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Nous marchons à notre rythme, c’est-à-dire bien doucement. Le Dhaulagiri s’est dévoilé ce matin comme pour nous motiver.

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Le temps reste doux et nous continuons à nous frayer dans les rizières. Le chemin disparait parfois complètement et nous nous embarquons dans une mauvaise direction. Le GPS indique bien un écart par rapport à l’itinéraire mais nous ne trouvons pas le bon chemin. Un paysan nous indique un pont en contre bas : nous sommes partis vers une vallée latérale… Nous le rejoignons en coupant à travers champs. Il nous faut parfois sauter prudemment les murets séparant les terrasses. Nous nous sommes mal engagés en commettant une telle erreur dans une région encore fort habitée… Qu’en aurait-il été à 5000m ? Cela nous inquiète.

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Nous traversons de petits hameaux jusqu’à Naura. Nous y déjeunons dans une ferme accueillante après 4 heures de marche. Le soleil est toujours présent par intermittence. On nous indique qu’il faut 3 heures pour rejoindre Boghara.

Nous en mettrons près de 5 sur un chemin magnifique et vertigineux. La montée est rude sur 600m de dénivelé.  Le temps est plus ensoleillé qu’hier mais nous voyons un bel arc-en-ciel sur le versant opposé.

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Boghara est un beau village niché dans les rizières à 2000m d’altitude. La première maison nous offre l’hospitalité. Une poule couveuse est installée avec nous et défend son territoire. Nous nous battons avec une vache qui ne veut pas céder sa place au seul point d’eau pour faire nos toilettes et lessives .

Les enfants nombreux dans la maison font leurs devoirs avant le repas du soir.

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  • 4ème jour : de Boghara à Dobang en 9 heures

Nous négocions gentiment avec le propriétaire qui nous demande 1750Rs dont  600Rs pour la chambre, aussi cher qu’à Kathmandu. C’est la preuve qu’il faut toujours demander les prix avant de s’installer…

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Mais le ciel est totalement bleu ce matin et c’est bon pour le moral.

Montées et descentes nous épuisent et nous sommes heureux d’arriver à Phylankos kharka, une hutte où une femme nous prépare avec une grande gentillesse des nouilles chinoises qu’elle cuit avec des herbes délicieuses cueillies dans son jardin.

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Un vieil homme qui vit avec elle nous indique qu’il faut 2.5 heures pour atteindre Dobang. Nous n’en mettrons que 3. Pas si mal !

Mais nous commençons à fatiguer en nous enfonçant dans une forêt humide, boueuse et tropicale. Dobang est une clairière sans activité agricole apparente. On nous propose une pièce au même prix que l’emplacement de la tente (400Rs). Nous choisissons la pièce pour gagner le temps du démontage demain matin. Le dalbath est à 300Rs, prix raisonnable à cette altitude. Nous passons une bonne soirée avec des convives un peu éméchés à l’alcool local.

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  • 5ème jour : De Dobang à Chauribang en 6 :30 heures

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C’est une journée à marcher dans la boue et dans la forêt humide et tiède. Les passages difficiles se multiplient. Nous avançons en prenant bien garde de ne pas faire de faux pas. Nous avons tout notre temps. Nous nous arrêtons à 13h40  à Chauribang qui marque la fin de la forêt alors que nous avions prévu de monter jusqu’au camp des Italiens. Il reste théoriquement 3 heures et nous craignons autrement d’y arriver à la nuit tombée.

Nous nous installons à côté d’une cabane où on nous préparera l’éternel dalbath. Nous économisons ainsi nos provisions. Il est possible de s’installer sous un toit et sur la paille mais nous préférons tester nos équipements avant d’être dans des conditions plus difficiles, en particulier le réchaud. Il fonctionne parfaitement.

La toilette se fait dans un torrent un peu chargé de terre car nous ne trouvons le filet d’eau de source (à l’entrée du site pourtant) qu’après quelques pérégrinations.

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  • 6ème jour : De Chauribang au camp des Italiens en 4 heures

Il a plu une bonne partie de la nuit mais le ciel est bleu au réveil. C’est ce qui compte ! Nous rangeons la tente mouillée et les sacs de couchage humides.

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Je commence la cure de spiruline ce matin (3 cuillères à soupe avec le thé). Dalbath le soir et chapati à la confiture d’orange au petit déjeuner ! Royal ! 1300Rs pour l’emplacement, diner et petit déjeuner.

Bien nous en a pris de nous arrêter à Chauribang ! Le chemin devient chaotique à la sortie de la forêt et sur la moraine. En fait, il n’y a bientôt plus de chemin car il a été emporté par une avalanche sur plusieurs centaines de mètres. (il y a deux mois nous dira-t-on au camp des Italiens). La progression s’apparente à de l’escalade à certains endroits. Nous devons même creuser dans la glace pour nous hisser dans un passage difficile.

Nous rencontrons les premiers trekkeurs depuis Dharapani. Ils arrivent en sens inverse alors que nous cherchons un passage pour traverser un torrent impétueux. Ils ont eu du beau temps en haut et cela nous rassure.

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Nous nous égarons un peu dans les éboulis de l’avalanche avant de trouver l’extrémité du chemin. Un vieux short abandonné par terre était censé donner la direction à prendre…

Le Dhaulagiri se découvre majestueusement sur le côté. Nous nous en sommes bien rapprochés depuis la dernière fois que nous l’avons aperçu de Muri. Ca nous donne du courage pour continuer la montée !

En arrivant au camp des Italiens, une migraine légère s’est installée. Je prends du Dafalgan sans effet puis de l’Ibuprofène bien plus efficace. Nous sommes surpris d’y trouver deux groupes de trekkeurs avec leurs guides et porteurs. Ils font bien le tour en dans le même sens que nous et pourtant nous ne les avons pas vu dans la montée. Mystère. Ils marchent forcément plus vite que nous.

Le bain dans le torrent à côté du camp et le séchage au soleil sont  un vrai moment de bonheur.

Les gérants du camp proposent un menu varié avec notamment d’excellents spaghetti, hasard ou volonté d’être à la hauteur du nom du lieu ? C’est encore une économie pour nos réserves et nous en profitons sans vergogne !

Le brouillard tombe avec la nuit et nous entendons de nombreuses avalanches qui nous mettent dans l’ambiance de la haute montagne. Il y en a tant qu’on pourrait croire qu’un orage se développe au dessus de nous.

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  • 7ème jour : Journée d’acclimatation au camp de base des Italiens 

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Il fait bon, 8°C entre les deux toits de la tente au réveil vers 6h. Le ciel est radieux et le panorama magnifique autour du camp. Nous sommes vraiment au pied du Dhaulagiri.  C’est la première fois que nous nous rapprochons autant d’un tel monstre.

Les groupes sont partis vers le camp des Japonais lorsque nous revenons de la lessive. J’en profite pour installer une table et deux fauteuils pour notre confort avant l’arrivée d’éventuels  nouveaux groupes…

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Lors d’une promenade de reconnaissance, nous les voyons tels une colonie de fourmis à la queue leu leu en train de monter une énorme moraine en contre bas. Sylvie s’inquiète de la difficulté. Il est vrai que cette portion du trek est réputée difficile et dangereuse.

Quatre néozélandais et leurs porteurs et guides ainsi que deux jeunes tchèques autonomes se sont installés dans l’après midi.

Le ciel se couvre progressivement  dans la soirée et la pluie se met à tomber dans la nuit.

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  • 8ème jour : Jour forcé d’acclimatation au camp des Italiens

La pluie fine tombe toujours au réveil. Nous prenons notre petit déjeuner à 6 :30h comme nous l’avions commandé la veille en vue d’un départ vers 7:30h. Mais il continue de pleuvoir et le ciel est totalement bouché. On nous déconseille de partir. Les néozélandais décident, eux, de tenter leur chance. Nous restons avec les tchèques. La journée s’écoule avec lenteur sous la pluie. Les parties de Rummy* dans la tente font passer le temps.

*Sylvie a créé un jeu de Rummy cube (Okey en turc, car c’est là que nous l’avons découvert) avec des petits carrés de papier qui se rangent précieusement dans une boîte de Tictacs. Nous l’avons appelé, avec raison probablement, « le plus petit rummy du monde ». Mine de rien, il a achevé avec succés son 3ème trek
  • 9ème jour : du camp des Italiens au camp des Japonais en 6:30h

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La température est tombée cette nuit à 0°C à l’extérieur. Le ciel s’est dégagé par la même occasion. Nous payons 7700Rs pour nos 2.5 jours. Nous retrouvons notre chemin qui descend brutalement vers le glacier puis nous attaquons la montée sur l’autre versant, tout aussi abrupte. Pour autant , nous ne nous sentons pas un instant en danger.

Les paysages sont grandioses et nous les découvrons sans cesse différents en progressant sur des chemins escarpés au pied des parois verticales.  Nous dépassons une baraque cadenassée que nous avions pris, de loin, pour le camp des Japonais. Il s’agit plus probablement du camp des Français.

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En quittant l’étroit couloir venteux qui donne sur le camp des Italiens, nous montons sur le glacier que nous ne quitterons qu’après le camp de base du Dhaulagiri. Nous arrivons au nouveau camp de base des Japonais vers 13 :45. Nouveau car il ne correspond pas à l’emplacement suggéré par les cartes.  Nous retrouvons le couple tchèque et le jeune gardien d’une tente « hôtel ». Il propose un hébergement rustique depuis deux ans de septembre à novembre. ainsi qu’au CB du Dhaulagiri, tant qu’il y a quelqu’un sur place.

Après l’installation du campement, nous allons prendre un thé (100Rs*2). L’emplacement coute 300Rs. Nous préparons nos premiers repas.

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  • 10ème jour : du camp des Japonais à proximité du CB du Dhaulagiri en 7 :30h

Nous nous rôdons à la répartition des travaux liés à l’autonomie. Pendant que Sylvie range la tente, je prépare le petit déjeuner (muesli+ lait + cappuccino). Mais nous ne partons qu’à 8h. La marche est alerte et nous profitons des paysages spectaculaires.

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Le chemin est assez visible mais nous ne retrouvons pas le camp indiqué par Sébastien (28°44’44.65″N – 83°27’50.95″E). Les écarts entre le chemin est les points GPS doivent s’expliquer par le mouvement du glacier.  Nous apercevons d’un surplomb sur le glacier  un camp (toiles plastiques colorées) que nous interprétons comme le CB du Dhaulagiri. Nous voyons en même temps à mi distance notre couple tchèque parti plus tôt que nous ce matin. C’est peu après, vers 11h  que nous perdons la trace du chemin.

Il nous semble impossible de rejoindre le campement bien visible mais sur la rive droite du glacier alors que nous sommes maintenant sur sa rive gauche. Nous retrouvons les tchèques qui ont tenté de le traverser à plusieurs endroits et sans succès. Je leur propose de suivre strictement mes points GPS. Il s’avère que ceux-ci nous permettent de traverser à un endroit totalement sûr. Il s’avère aussi que le camp vu plus avant n’est pas le CB du Dhaulagiri indiqué par le GPS, plus en amont d’un km environ. Nous retrouvons d’ailleurs les débris de l’ancien camp.

Nos amis tchèques préfèrent redescendre au nouveau camp. Nous nous installons à proximité de l’ancien camp à un emplacement qui nous paraît sûr.

Pendant que nous installons notre campement et que je vais chercher de l’eau dans une infractuosité du glacier, le ciel se couvre d’une couche nuageuse fort basse et nous craignons la neige.

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La nuit tombe et nous nous sentons bien seuls dans cet environnement devenu lugubre avec les craquements du glacier et les avalanches incessantes. Nous nous calfeutrons dans la petite tente où nous tenons à peine assis pour un diner réconfortant. La neige se met à tomber.

  • 11ème jour : Journée d’acclimatation forcée au CB Dhaulagiri

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Il a neigé toute la nuit et cela continue de plus belle au petit matin. La neige s’accumule sur le toit. Les contacts du toit avec le sous-toit provoquent une condensation très désagréable. Nous ne nous pressons pas pour autant pour nous lever car nous savons que nous ne pourrons pas partir et que la journée sera longue.

Il fait rapidement chaud dans la tente, jusque 18°C alors qu’il fait doux dehors : 7°C. La neige tient bon pourtant. Les duvets, mouillés sur leurs couche extérieure avec la condensation de cette nuit, sèchent vite. C’est une excellente nouvelle.

Nous attendons dans la bonne humeur mais non sans appréhension. Les craquements du glacier et le tonnerre des avalanches est quasi continu. Etre totalement seuls dans cet univers minéral et hostile donne le sentiment d’être très petits. C’est bien l’ambiance que nous avons cherché, nous n’allons pas nous plaindre !

Nous profitons d’une accalmie pour partir faire un repérage à l’aide du GPS. Nous découvrons des cairns alignés près du campement. Nous sommes près du chemin ou d’un chemin abandonné depuis peu. Nous progressons vers l’amont en accord avec le GPS sur près d’un km. Nous sommes très probablement sur le bon chemin.

La neige recommence à tomber et nous nous calfeutrons dans la tente. La journée se termine une fois de plus avec des parties interminables de Rummy auxquelles je perds sans discontinuer.

  • 12ème jour : Seconde journée au CB du Dhaulagiri

La neige continue de tomber. Tout est maintenant recouvert d’une épaisse couche blanche. Il fait à peine froid dehors: 0°C. L’eau s’est infiltrée dans la tente mais nous arrivons à éponger sans difficulté. Nous ne voulons pas nous risquer sur un chemin incertain, sans visibilité et dans la neige.

La température monte vite jusqu’à 20°C dans la tente. Il fait presque trop chaud.

Le vent se lève par rafales dans l’après-midi et la neige et le grésil redoublent. Nous nous acclimatons bien en tous cas car il n’est plus question de mal de tête même s’il nous est difficile d’accomplir des efforts prolongés.

Nous avons suffisamment de nourriture pour tenir encore 5 jours au moins mais l’ennui se fait sentir au bout de la seconde journée d’attente. Il n’était pas possible de prévoir un aussi mauvais temps en octobre alors que la mousson devrait être terminée depuis près d’un mois.

Dans ces circonstances, nous envisageons l’avenir de la boucle sur le lac Tilicho de moins en moins probable.

  • 13ème jour : du CB du Dhaulagiri jusqu’au camp des Deleval en 9 h

Il ne neige plus ce matin mais le brouillard entoure notre campement, nous empêchant de voir les parois montagneuses à proximité.

Nous nous apprêtons à partir quand nous voyons se rapprocher deux silhouettes par l’aval. Ce sont des guides qui explorent la possibilité de partir pour un groupe coincé au camp un km plus bas. Ils nous annoncent que la météo doit s’améliorer dans la journée. Ils ont eu une communication par téléphone satellite. Ca tombe bien car nous avions décidé de partir, de toutes façons, l’attente devenant intenable.

Nous suivons les cairns et le GPS. Nos traces d’avant-hier sont bien-sûr complètement effacées. Nous arrivons au bout de la vallée qui se sépare en deux. Nous ne trouvons plus de cairn et nous cherchons à rejoindre le prochain point GPS en suivant le ruisseau de gauche.

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Le groupe, conduit par nos deux guides de ce matin, nous rejoint alors que nous cherchons notre chemin. Ils nous indiquent la direction : il faut progresser sur la crête séparant les deux vallées. Le groupe est composé d’allemands que nous avions rencontrés au camp des Italiens. Ils sont autant surpris que nous de se retrouver dans un endroit aussi abandonné…

C’est toujours sous un ciel bas et gris que nous décidons de nous arrêter. Nous ne pourrons pas dépasser la French pass dans la journée. Autant trouver un endroit sûr pour passer la nuit. Je descends dans la vallée de gauche pour trouver une surface à peu près plane et un peu plus protégée du vent, sans succès. Epuisé et manquant d’air, j’ai beaucoup de mal à remonter. Nous décidons de rester à côté du chemin en retirant et en tassant la neige pour y planter la tente.

Je fonds la neige avec le réchaud pour faire du thé. Nous nous sommes déshydratés aujourd’hui car l’eau n’était disponible que sous forme de neige que nous avons mangée en quantité insuffisante.

Nous sommes installés à 17 :30 et il fait 4°C dans la tente. Nous n’avons pas pu profiter de la vue sur la montagne aujourd’hui mais nous sommes sur le bon chemin et nous gardons toutes nos chances pour une bonne surprise demain. Notre installation à 5100m  dans la neige nous aguerrit et c’est une expérience qui nous réjouit.

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  • 14ème jour : du camp des Deleval à Hidden Valley en 4 :20h

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On se lève avec le jour et le ciel est limpide ce matin ! Un environnement extraordinaire nous entoure. Il nous éblouit d’autant plus que nous n’avons rien vu la veille. Il fait -11°C dehors et -4°C dans la tente. Le petit déjeuner attendra, nous profitons d’abord et sans retenue du spectacle. Le soleil illumine progressivement les cimes du Dhaulagiri puis ses glaciers. La lumière passe du jaune doré au blanc cru.

Les efforts des jours derniers se justifient d’un coup et les doutes s’évanouissent. Ici, l’imagination est dépassée par la réalité.

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Les nuages arrivent vite et j’aperçois au loin, devant nous, le groupe de nos amis allemands en file indienne attaquer la French Pass (5362m). Nous partons vers 9h et nous essayons de marcher  sur la neige sans rompre la couche de glace pour éviter d’enfoncer les pieds jusqu’aux chevilles. L’exercice est  mal aisé et la montée en pente douce nous fatigue. Lorsque nous arrivons vers 10 :20h le brouillard nous entoure. Un vent glacé nous gifle le visage.

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La Hidden Valley porte bien son nom : il nous faut amorcer la descente pour entrevoir un paysage sec et plat, surprenant à cette hauteur.  Le vent souffle toujours et nous ne trouvons pas d’emplacement un peu protégé pour bivouaquer. Un petit torrent coule à proximité. Il ne faudra pas faire fondre de neige aujourd’hui pour manger.

Le temps se lève en soirée et nous permet d’apprécier ce lieu magique. Nous imaginons une nuit glaciale en perspective. Il n’en sera rien !

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  • 15ème jour : de Hidden Valley à Yak kharka en 8 :30h

Nous nous levons trop tard à 6 :20 car le ciel est déjà chargé de nuages bas qui cachent partiellement les hautes montagnes autour de nous. Du Dhaulagiri, nous ne voyons que la cime. Il n’a pas fait assez froid pour libérer le ciel : -5°C à l’extérieur.

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Nous partons vers 9h sans nous presser car nous pensons nous arrêter à un camp intermédiaire indiqué sur notre carte. La montée vers Dhampus Pass (5270m) est longue. Le temps se gâche avant 11h. Nous sommes pris dans un brouillard glacé dans un premier temps. La neige se met à tomber par rafales de plus en plus violentes. Les traces du chemin ne tardent pas à complètement s’effacer  et nous serions perdus sans le GPS. La lecture en est rendue difficile. Nous rencontrons deux porteurs qui hésitent autant que nous.

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Nous ne trouvons pas le camp intermédiaire. Il aurait été très difficile de toutes façons de planter la tente dans de telles conditions. Ce n’est qu’en arrivant face à la vallée de la Kali Gandaki que le temps se lève un peu pour nous faire entrevoir le massif des Annapurna dans un ciel très perturbé.

La vallée la plus profonde du monde s’ouvre devant nous.

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Nous arrivons bien fatigués à Yak kharka et nous sommes heureux d’y trouver un sympathique jeune népalais qui nous offre du thé et une soupe aux  tomates fraîches mémorable.

Au moins, ce soir, il ne neige pas pour planter la tente.

  • 16ème jour : De Yak kharka à Marpha en 3 :30h

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Le vent et la glace d’hier ont scarifié nos visages mal protégés. Nos lèvres ont doublé de volume. C’est le visage boursouflé que nous nous réveillons.

Il a encore une fois plus toute la nuit. De grands coups de vent secouent la tente. Quelques éclaircies nous permettent quand même d’apprécier la présence proche des Annapurna. Le point de vue ici est encore plus exceptionnel que celui de Poon hill plus éloigné et moins élevé.

Le dénivelé d’hier était important (1080m). Le dénivelé d’aujourd’hui le surpasse : 1500m. Le temps s’adoucit avec la descente mais nos pieds souffrent ; j’essaie de progresser en marche arrière pour éviter l’écrasement à répétition de mes orteils. Pendant ces exercices périlleux, Sylvie marche en crabe.

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Nous arrivons à Marpha en longeant le grand monastère puis en plongeant dans les ruelles pour nous retrouver dans un monde policé par le tourisme. Le choc est rude. D’autant plus que nos visages brûlent par le manque de protection d’hier. Les pieds et les genoux quant à eux demandent grâce. Cela tombe bien car un grand choix de restaurants s’offre à nos yeux et notre odorat.

C’est dans cette débauche de luxe que s’arrête notre odyssée, au pays de la pomme et sous une pluie fine qui se remet de la partie : le mauvais temps ne nous abandonnera pas comme ça.

Comme il n’y a pas de moyen de transport en début d’après midi pour Beni, il ne nous reste plus qu’à choisir un guest house et entamer des parties de rummiy qui nous donneront la réputation des français aux petits papiers… Petits papiers qui nous ont sauvés de la déprim à 5000m quand la neige et le vent s’acharnait sur notre petite tente.

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Retour :

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Nous partons le lendemain à 7 :30 en bus pour Beni et ce n’est pas une sinécure. La pluie a ravagé la piste qui ressemble plus à certains endroits à un torrent de boue ou à de grosses mares insondables dans lesquelles il faut jeter de nombreux blocs de pierres pour pouvoir passer.

Nous nous précipitons d’un seul mouvement hors du bus en enjambant toutes sortes de colis et bidons alors le véhicule en pleine accélération patine et glisse dangereusement  vers la paroi montagneuse. Nous avons plus de chance qu’une jeep qui s’écrasera 500m plus bas le même jour causant la mort de ses huit occupants.

Nous prenons un taxi à Beni pour Pokhara et c’est un grand soulagement de retrouver notre guest house et ses sympathiques propriétaires.

Enseignements :

Une liste semble incontournable pour éviter d’oublier d’emporter des produits aussi élémentaires que la crème solaire !

La tente ne pèse pas lourd, 1 kg, mais un séjour de plus de 5 jours est pesant pour le moral surtout dans des conditions météo difficiles. Rechercher pour  quelques centaines de grammes un volume plus grand pour des treks de durée similaire ou plus long.

Nous avons emporté trop de nourriture car nous rapportons près de 2 kilos. On peut donc affiner la quantité nécessaire à 750g/2personnes.jour. en limitant aussi la spiruline dont l’effet n’a pas été démontré à 20g/j.personne pour une future expérience de plus long terme. Il n’est pas possible de considérer la spiruline comme un aliment du fait de son goût et de sa consistance (paillettes)

La quantité d’essence consommée n’excède pas 350ml pour 7 jours d’autonomie car nous avons rapporté 550ml environ. On peut donc compter 50ml/jour.2personnes avec une sécurité pour les prochains treks.

Les chaussures ont été parfaites concernant le confort et l’étanchéité dans des conditions difficiles (plusieurs jours dans l’eau et la boue puis la neige).  La grande descente de Dampus pass à Marpha a laissé nos orteils en mauvais état. Le handicap aurait été important pour continuer vers le lac Tilicho avec sa montée et surtout sa descente abrupte  de 5200 à 2700 m. Des sandales de marche ouvertes pourraient être une solution ?

La montée vers le lac Tilicho a été annulée. Ce sera l’occasion d’une nouvelle aventure, probablement par le trajet inverse et en couplant le trek à d’autres passages hors des sentiers battus car le chemin longeant la route de Marpha à Tatopani a bien changé depuis 2001. Faire la course avec ou cotoyer les véhicules à moteur de toutes sortes n’est vraiment engageant…

Le trek du tour du Dhaulagiri est en train de se métamorphoser : il est fort probable que des refuges seront installés tout au long du parcours d’ici peu pendant la haute saison de septembre à novembre. La seule rupture actuellement se situe dans Hidden Valley.  L’offre est très limitée sur Camps des Italiens, Camps des Japonais, CB du Dhaulagiri et Yak Kharka mais elle existe. Les marges possibles sur les repas sont très importantes et le marché existe. L’esprit s’en trouvera modifié mais il restera encore une bonne marge pour sentir le vent de l’aventure.

Nous sommes prêts pour affronter des périodes plus longues d’autonomie (jusque 10j). En attendant, nous reviendrons sur le trek du Makalu  en mai 2014 pour une visite à nos amis de Khandbari, Seduwa et Chyaksa danda et  l’East pass pour chatouiller les 6000m.

Annexe : points GPS notés sur GE à partir du tracé effectué

Pour accéder aux coordonnées GPS transposables directement dans Google Earth, vous devez ouvrir la page Excel ci-après: GPS pour article Dhaulagiri

Il suffit pour cela de copier les deux coordonnées (Nord et Est) d’un point et de les coller dans Google Earth. Attention: le tableau joint à la suite possède les mêmes points et coordonnées mais l’éditeur du site transforme le symbole « minutes » par le symbole « apostrophe »  que Google Earth ne reconnait pas.

Dharapani  28°27’10.46″N  83°22’32.49″E
 28°27’13.84″N  83°22’25.59″E
 28°27’18.61″N  83°22’20.13″E
 28°27’31.30″N  83°22’12.13″E
 28°28’10.04″N  83°21’34.87″E
 28°29’11.93″N  83°20’43.39″E
 28°29’50.02″N 83°20’21.43″E
pont  28°30’19.36″N  83°19’55.53″E
douche à la chute d’eau  28°30’21.05″N  83°19’55.47″E
 28°30’19.78″N  83°20’34.35″E
 28°30’32.46″N  83°20’53.83″E
Muri  28°30’58.27″N  83°20’41.22″E
après ce pt erreur  28°31’0.27″N  83°20’41.97″E
reprise bon trajet  28°31’43.09″N  83°21’10.50″E
 28°31’23.93″N  83°21’27.94″E
 28°31’17.34″N  83°21’39.39″E
Naura  28°32’9.06″N  83°21’59.03″E
 28°32’46.37″N  83°22’8.91″E
 28°33’3.78″N  83°22’38.30″E
Bhogara  28°33’52.14″N  83°22’45.56″E
 28°34’5.83″N  83°23’3.40″E
 28°34’17.79″N  83°23’0.74″E
 28°34’32.90″N  83°23’7.50″E
 28°35’17.13″N  83°23’5.08″E
Dobang  28°36’10.15″N  83°23’14.98″E
 28°36’55.59″N  83°23’27.06″E
pt arrêt long  28°37’43.82″N 83°23’33.42″E
 28°38’9.61″N  83°24’0.73″E
 28°38’48.55″N  83°24’17.39″E
passage à gué  28°39’4.95″N  83°24’34.35″E
Chauribang  28°39’20.35″N  83°24’30.80″E
 28°39’47.99″N  83°24’58.30″E
 28°40’31.48″N  83°25’40.21″E
camp des italiens  28°41’30,34″N  83°26’13,92″E
 28°41’50.41″N  83°26’24.15″E
 28°42’30.42″N  83°26’16.49″E
 28°44’2.85″N  83°26’49.13″E
camp des japonais  28°44’22.87″N  83°27’15.03″E
 28°44’23.98″N  83°27’44.49″E
 28°44’47.98″N  83°28’17.13″E
 28°44’52.47″N  83°28’41.76″E
368  28°44’53.14″N  83°29’0.97″E
369  28°44’53.20″N  83°29’15.04″E
 28°44’49.94″N  83°29’45.94″E
 28°44’51.69″N  83°30’4.13″E
 28°44’50.14″N  83°30’12.13″E
mauvais côté apparemment  28°44’47.48″N 83°30’17.98″E
 28°44’47.60″N  83°30’21.04″E
 28°44’50.24″N  83°30’22.22″E
 28°44’53.19″N  83°30’26.47″E
prox ancien cb Dhaulagiri  28°44’57.02″N  83°30’29.49″E
 28°45’4.14″N  83°30’35.92″E
 28°45’12.67″N  83°30’43.05″E
 28°45’19.59″N  83°30’47.76″E
 28°45’27.22″N  83°30’53.37″E
probable écart/ chemin  28°45’32.86″N  83°30’52.05″E
 28°45’36.09″N  83°30’55.16″E
vers la crête  28°45’40.01″N  83°30’55.87″E
sur la crête  28°45’42.17″N  83°30’55.33″E
Camp des Deleval  28°46’7.48″N  83°31’23.74″E
 28°46’24.59″N  83°31’41.10″E
 28°46’38.24″N  83°31’47.40″E
French pass  28°46’55.45″N  83°31’52.29″E
 28°47’0.30″N  83°31’59.41″E
 28°47’21.19″N  83°32’34.56″E
Hidden valley  28°47’44.89″N  83°33’14.39″E
 28°47’51.90″N  83°33’27.64″E
 28°47’51.76″N  83°33’34.53″E
 28°47’46.73″N  83°33’49.46″E
 28°47’46.25″N  83°34’7.96″E
373  28°47’48.70″N  83°34’32.94″E
Dhampus pass  28°47’46.26″N  83°34’47.55″E
 28°47’29.99″N  83°35’12.19″E
 28°46’50.80″N  83°35’43.79″E
 28°46’56.19″N  83°36’0.12″E
 28°46’23.05″N  83°36’56.37″E
 28°46’15.47″N  83°37’34.33″E
 28°45’57.13″N  83°37’59.37″E
 28°45’26.46″N  83°38’38.46″E
Yak Kharka probable  28°45’20.60″N  83°39’3.43″E
 28°45’39.24″N  83°39’33.99″E
 28°45’27.36″N  83°40’1.43″E
 28°45’11.14″N  83°40’10.23″E
 28°45’8.10″N  83°40’33.30″E
 28°45’4.12″N  83°40’51.58″E
Marpha  28°45’11.08″N  83°41’11.70″E
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